Écrire Un défenseur des droits humains arrêté, on ignore ce qu’il est devenu

Le défenseur des droits humains Saeed Baloch a été arrêté à Karachi le 16 janvier par des membres des Rangers, force de police paramilitaire du Pakistan. À la suite de la pression nationale et internationale, il a été présenté devant un juge le 26 janvier. Les Rangers ont prétendu qu’il n’avait été arrêté que le 25 janvier. Il a été placé en détention préventive pour trois mois en vertu de la Loi antiterroriste.

Saeed Baloch est défenseur des droits humains et secrétaire général du Pakistan Fisherfolk Forum, une ONG protégeant les droits des pêcheurs et de leurs communautés au Pakistan. Le 16 janvier vers 16 heures, on lui a demandé d’aller retrouver des membres des Rangers (force de police paramilitaire du Pakistan) dans un lieu situé à Karachi. Il s’y est rendu avec deux de ses collègues. Aux alentours de 20 heures, son téléphone a été éteint et lui et ses deux collègues ont disparu. Le 17 janvier, la famille de Saeed Baloch a adressé une lettre au Comité de liaison entre la police et les citoyens (CPLC) pour lui demander d’indiquer la situation des personnes détenues et leur lieu de détention, mais elle n’a reçu aucune réponse. Les 18 et 19 janvier, elle a lu dans les journaux que Saeed Baloch avait été arrêté par des membres des Rangers et accusé d’avoir fourni un appui financier à des personnes impliquées dans le crime organisé et à l’Armée de libération du Baloutchistan, un groupe armé réclamant un territoire séparé pour les Baloutches. Ses proches, ses collègues et les défenseurs des droits humains affirment que Saeed Baloch n’a aucune relation de ce type et que ces allégations sont fausses. Ils ont formé un recours portant sur sa détention illégale auprès de la haute cour du Sind.

Le 26 janvier, à la suite d’une forte pression d’organisations de la société civile et de défense des droits humains, Saeed Baloch et ses deux collègues ont été présentés devant le juge administratif d’un tribunal antiterroriste à Karachi par les membres des Rangers. D’après un article de presse, le tribunal a été informé que les trois hommes étaient placés en détention préventive pour trois mois aux fins d’une enquête, en vertu de la Section 11-EEEE de la Loi antiterroriste (modifiée) de 2014. Cette mesure permet de maintenir des personnes en détention jusqu’à trois mois sans qu’elles soient inculpées de la moindre infraction.

Selon le même article de presse, le porte-parole des Rangers a déclaré que Saeed Baloch avait été arrêté le 25 janvier au poste de police de Kalri, à Karachi, malgré des informations parues précédemment qui confirmaient son arrestation le 16 janvier.

Saeed Baloch est un défenseur des droits humains bien connu au Pakistan. Il est détenu depuis le 16 janvier 2016 dans un lieu inconnu, sans pouvoir contacter ses proches ni un avocat. Les visites et communications avec la famille, les avocats et, si nécessaire, le personnel médical constituent d’importantes garanties permettant de prévenir la torture et les autres mauvais traitements et de protéger le droit des détenus à un procès équitable, notamment celui de préparer correctement leur défense.

Des cas similaires de détention arbitraire, de harcèlement et d’intimidation de défenseurs des droits humains, de journalistes et de militants politiques sont régulièrement signalés au Pakistan, notamment dans la province du Baloutchistan et, dernièrement, à Karachi, où les Rangers se sont vu attribuer en vertu de la Loi antiterroriste des pouvoirs étendus en matière d’usage de la force, de descentes de police et d’arrestations dans le cadre de la lutte contre « terrorisme ». Un autre défenseur des droits humains, Rizwan Akram Niazi, coordinateur à Faisalabad pour l’organisation Defence for Human Rights Pakistan, qui travaille avec des familles de personnes disparues, a été arrêté par des membres de la Force d’élite, une unité de la police du Pendjab. Selon son avocat et ses collègues, il a été appréhendé chez lui à Faisalabad devant les membres de sa famille le 11 novembre 2015, au lendemain d’une manifestation qu’il avait organisée contre les disparitions forcées. On ne sait toujours pas ce qu’il est advenu de lui.

Aux termes de l’article 2 de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme, chaque État a le devoir de créer les conditions nécessaires pour défendre les droits humains dans sa juridiction. Cependant, au Pakistan, des défenseurs des droits humains continuent d’être arrêtés et incarcérés uniquement en raison de leurs activités pacifiques. Ils y sont également exposés à des actes d’intimidation et de harcèlement. Amnesty International appelle le gouvernement pakistanais à garantir un environnement dans lequel il est possible de défendre les droits humains sans crainte de représailles ni d’intimidation.

Nom : Saeed Baloch
Homme

Action terminée

Toutes les infos
Toutes les actions

L’avortement est un droit. Parlementaires, changez la loi !

L’avortement est un droit humain et un soin de santé essentiel pour toute personne pouvant être enceinte. Ceci sonne comme une évidence ? Et bien, ce n’est pourtant pas encore une réalité en (…)

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit