Nabeel Rajab, un défenseur des droits humains et prisonnier d’opinion bahreïnite, a été arrêté le 13 juin. Il a été inculpé de « diffusion de fausses informations et de rumeurs dans le but de discréditer l’État ». Le parquet a ordonné son placement en détention pour sept jours dans l’attente d’une d’enquête.
Le 13 juin, à environ cinq heures du matin, Nabeel Rajab a été arrêté chez lui dans le village de Bani Jamra, à l’ouest de Manama, la capitale, par 15 policiers en civil, après que le quartier a été bouclé par la police antiémeute. Ils lui ont présenté un mandat permettant la perquisition de son domicile, son arrestation et son transfert à la Direction des enquêtes criminelles (CID), sans lui donner aucune explication. Son téléphone et son ordinateur ont été confisqués et il a été conduit au poste de police de Riffa Est, au sud de Manama, où il a été autorisé à appeler sa famille. Il y est toujours détenu.
Le 14 juin, Nabeel Rajab a été déféré au bureau du procureur général où il a été inculpé, en la présence de ses avocats, de « diffusion de fausses informations et de rumeurs dans le but de discréditer l’État ». Il a été placé en détention pour sept jours, dans l’attente d’une enquête. Lorsque ses proches lui ont rendu visite à environ 21 heures, il leur a indiqué qu’il était détenu à l’isolement, alors que les autres détenus du poste de police se trouvent dans des cellules partagées.
Nabeel Rajab risque également de devoir répondre d’autres accusations et fait l’objet d’une enquête menée par le ministère public, en raison de commentaires qu’il a publiés et partagés sur Twitter au sujet de la guerre au Yémen et d’allégations d’actes de torture qui auraient été commis à la prison de Jaww après une émeute en mars 2015. Si cette autre affaire est portée devant les tribunaux et qu’il est déclaré coupable, il risque jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. Nabeel Rajab fait l’objet d’une interdiction de voyager depuis novembre 2014.