Écrire Un défenseur des droits humains arrêté et torturé

ACTION URGENTE

Le 7 février 2020, des agents de l’immigration de l’aéroport du Caire ont arrêté arbitrairement le défenseur des droits humains Patrick Zaki George à son arrivée à l’aéroport, à 4 h 30, et l’ont torturé. Il est notamment accusé de « diffusion de fausses nouvelles », « incitation à manifester et « incitation à commettre des violences et des crimes terroristes ». Cet homme a ensuite été interrogé et torturé en détention par des membres de l’Agence de sécurité nationale, avant d’être présenté au procureur le lendemain.

Patrick Zaki George, spécialiste des droits humains, est chercheur pour l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR). Il est spécialisé dans les questions de genre et les droits des minorités sexuelles. Depuis août 2019, il vit en Italie, où il suit un master en études sur le genre et les femmes à l’université de Bologne.

L’arrestation de Patrick Zaki George intervient dans le contexte des mesures répressives mises en œuvre après les manifestations de septembre 2019, son mandat d’arrêt étant daté du 24 septembre. Il s’agit de la plus grande vague de répression menée contre les voix dissidentes en Égypte depuis 2014. Il rejoint dans les rangs des défenseur·e·s des droits humains pris pour cible Alaa Abdel Fattah et Mohamed el Baqer, ainsi que Mahienour el Masry, qui se trouvent toujours en détention arbitraire.

Le 20 septembre 2019, des manifestations éparses ont éclaté dans des villes un peu partout en Égypte, réclamant la démission du président Abdel Fattah al Sissi. Ce mouvement de protestation a été déclenché par des vidéos virales dans lesquelles Mohamed Ali, un entrepreneur ayant travaillé pour l’armée égyptienne, accusait des chefs militaires et le président d’avoir dilapidé des fonds publics en faisant construire des propriétés de luxe. Dans les semaines qui ont suivi, Amnesty International a rassemblé des informations montrant que les forces de sécurité égyptiennes avaient procédé à de très nombreuses arrestations de manifestants pacifiques, de journalistes, d’avocats spécialisés dans la défense des droits humains, de militants et de personnalités politiques dans le but de faire taire les critiques et d’empêcher d’autres manifestations. Selon des avocats égyptiens défenseurs des droits humains, les autorités ont arrêté au moins 4 000 personnes pour leur participation ou leur soutien présumés aux manifestations. Les autorités ont ordonné le placement en détention provisoire d’au moins 3 715 personnes dans l’attente des résultats d’investigations sur des charges liées au « terrorisme », dans le cadre de la plus vaste enquête pénale jamais menée à la suite de manifestations en Égypte.

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