Écrire Un défenseur des droits humains arrêté et torturé

Le défenseur des droits humains Patrick Zaki George, qui est asthmatique, serait particulièrement en danger s’il était exposé au COVID-19 à la maison d’arrêt de Tora.

Le 5 mai 2020, les services du procureur général de la sûreté de l’État ont prolongé sa détention de 15 jours pour les besoins de l’enquête, sans que Patrick ni son avocat ne soient présents. Cela fait sept semaines que les autorités pénitentiaires ne font pas le nécessaire pour le transférer dans les locaux de ces services afin qu’il puisse assister à l’audience de renouvellement de sa détention.

Patrick Zaki George était chercheur pour l’Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR). Il était spécialisé dans les questions de genre et les droits des minorités sexuelles. Depuis août 2019, il vivait en Italie, où il suivait un master en études sur le genre et les femmes à l’université de Bologne.

L’arrestation de Patrick Zaki George est intervenue dans le contexte des mesures répressives mises en œuvre après les manifestations de septembre 2019 – la plus grande vague de répression menée contre les voix dissidentes en Égypte depuis 2014. Le mandat d’arrêt le visant datait du 24 septembre 2019. Cet homme a rejoint la longue liste des défenseur·e·s des droits humains et des militant·e·s politiques pacifiques qui se trouvent derrière les barreaux en Égypte, parmi lesquels Alaa Abdel Fattah, Mohamed el Baqer et Mahienour el Masry.

Le 20 septembre 2019, des manifestations sporadiques ont éclaté dans plusieurs villes d’Égypte, réclamant la démission du président Abdel Fattah al Sissi. Ce mouvement de protestation a été déclenché par des vidéos virales dans lesquelles Mohamed Ali, un entrepreneur ayant travaillé pour l’armée égyptienne, accusait des chefs militaires et le président d’avoir dilapidé des fonds publics en faisant construire des propriétés de luxe.

Dans les semaines qui ont suivi, Amnesty International a recueilli des informations montrant que les forces de sécurité égyptiennes avaient procédé à de très nombreuses arrestations de manifestants pacifiques, de journalistes, d’avocats spécialisés dans la défense des droits humains, de militants et de personnalités politiques dans le but de faire taire les critiques et d’empêcher d’autres manifestations.

Selon des avocats égyptiens défenseurs des droits humains, les autorités ont arrêté au moins 4 000 personnes en raison de leur participation ou de leur soutien présumés aux manifestations. Les autorités ont ordonné le placement en détention provisoire d’au moins 3 715 personnes dans l’attente des résultats d’investigations sur des charges liées au « terrorisme », dans le cadre de la plus vaste enquête pénale jamais menée à la suite de manifestations en Égypte.

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