Malek Adly, avocat et défenseur des droits humains, a été arrêté et maltraité par les forces de sécurité égyptiennes le 5 mai. Il est un prisonnier d’opinion et fait partie des centaines de personnes arrêtées en lien avec les manifestations du 25 avril au Caire.
Les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté le défenseur des droits humains Malek Adly le 5 mai au soir, alors qu’il marchait dans une rue du quartier de Maadi, au Caire. Selon ses avocats, il a été emmené pour interrogatoire au poste de police de Maadi, où des agents l’ont passé à tabac et frappé avec leurs armes à feu, lui ont bandé les yeux et l’ont mis torse nu.
Malek Adly a ensuite été transféré au parquet de Shubra al Khaimah, où un procureur l’a interrogé pendant plus de quatre heures. Le procureur a ordonné son placement en détention pour 15 jours à des fins d’enquête sur des accusations forgées de toutes pièces, telles que la « participation à un groupe dans le but de faire entrave à la loi », la « diffusion de fausses rumeurs », la « tentative de renverser le gouvernement » et l’« usage de la violence et de la force à l’encontre de membres de l’Agence de sécurité nationale ».
Les avocats de Malek Adly ont officiellement porté plainte auprès des autorités pour les mauvais traitements qu’il a subis en détention. Ils ont exprimé leur crainte que le parquet ne soit en train de fabriquer de toutes pièces des accusations liées aux stupéfiants contre Malek Adly. En effet, le procureur a demandé des analyses de dépistage de l’alcool et des stupéfiants, bien que Malek Adly ait été jugé apte à subir un interrogatoire juste après son arrestation et qu’il n’ait pas été interrogé ni inculpé pour détention de drogue ou d’alcool.
Le ministère public avait ordonné l’arrestation de Malek Adly alors que des appels à manifester avaient été lancés pour le 25 avril afin de protester contre la décision du gouvernement de céder deux îles de la mer Rouge à l’Arabie saoudite. Malek Adly fait partie des centaines de personnes arrêtées en lien avec ces manifestations. Le 7 mai, le Front de défense des manifestants égyptiens a indiqué à Amnesty International que plus de 1 300 personnes avaient été arrêtées durant cette vague de répression, dont au moins 585 se trouvaient toujours en détention et faisaient l’objet de poursuites.