Le 5 avril, les autorités marocaines ont arrêté Zine El Abidine Erradi alors qu’il venait d’arriver à l’aéroport d’Agadir, au Maroc, depuis la France. Défenseur des droits humains, cet homme détient le statut de réfugié en France ; il se rendait au Maroc dans le cadre d’une mesure exceptionnelle, après avoir obtenu des autorités françaises un document de voyage lui permettant d’aller au Maroc sans perdre son statut de réfugié en France.
Le 5 avril, les autorités marocaines ont arrêté Zine El Abidine Erradi, un défenseur des droits humains originaire de Sidi Ifni (Maroc), alors qu’il venait d’arriver à l’aéroport d’Agadir-Al Massira, au Maroc, depuis la France. Zine El Abidine Erradi détient le statut de réfugié en France. Après son arrestation, il a été transféré au commissariat de police de Sidi Ifni. Le 6 avril, le procureur général de la cour d’appel d’Agadir a confirmé qu’il avait été arrêté en application d’un mandat délivré par contumace en décembre 2014 par cette même juridiction.
Zine El Abidine Erradi est actuellement incarcéré dans la prison locale d’Aït Melloul, près d’Agadir, à 160 kilomètres de la ville de Sidi Ifni, dans le sud-ouest du pays, où vit sa famille. Selon ses proches, il dort sur une dalle dans une cellule qu’il partage avec 17 codétenus. Zine El Abidine Erradi a observé une grève de la faim du 9 au 19 avril pour protester contre sa détention arbitraire. Pendant cette période, il a été hospitalisé à deux reprises.
Zine El Abidine Erradi a été condamné en 2011 à un an de prison et à une amende de 5 000 dirhams (environ 522 dollars des États-Unis) pour avoir participé à la mobilisation publique du mouvement du 20 Février à Sidi Ifni, après avoir été déclaré coupable de chefs d’accusation dénués de fondement (violences, outrage à agents publics et destruction de biens publics, notamment). Cependant, il n’a pas purgé sa peine et les autorités n’ont délivré un mandat d’arrêt qu’en 2014. Zine El Abidine Erradi a fui le Maroc en 2015 pour demander l’asile en Europe, craignant de nouvelles poursuites motivées par ses activités de défense des droits humains. En juillet 2017, il a obtenu le statut de réfugié et une autorisation de séjour de 10 ans en France.
Le 5 avril, il se rendait au Maroc dans le cadre d’une mesure exceptionnelle pour voir ses proches en raison du décès de son père, après avoir obtenu des autorités françaises, le 27 mars, un document de voyage lui permettant d’aller dans son pays d’origine sans perdre son statut de réfugié en France.
Zine El Abidine Erradi est un ancien prisonnier politique au Maroc. Membre fondateur de l’association Mémoire et droits d’Ifni, à Sidi Ifni, il est également membre de la section parisienne de l’Association marocaine des droits humains. Avant de quitter le Maroc, il a été arrêté à deux reprises et poursuivi à trois reprises en raison de ses activités de défense des droits humains.