Ahmed Mansoor, éminent blogueur et défenseur des droits humains émirien, a été arrêté à son domicile il y a un an, le 20 mars 2017. Le lieu où il se trouve n’a toujours pas été vérifié, malgré le fait que des avocats irlandais se sont rendus à Abou Dhabi en février pour le trouver. Il ne peut toujours pas consulter d’avocat. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont envoyé deux avocats irlandais à Abou Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis, avec pour mission de tenter de rencontrer Ahmed Mansoor, défenseur des droits humains et prisonnier d’opinion. Le 26 février, les avocats ont approché le ministère de l’Intérieur et ont été adressés à la police, qui leur a conseillé de vérifier auprès de la prison d’al Wathba, où on leur a dit qu’Ahmed Mansoor n’était pas détenu là.
Ahmed Mansoor a été arrêté à son domicile, dans l’émirat d’Ajman, aux Émirats arabes unis, il y a un an, le 20 mars 2017 à l’aube. Plusieurs heures après son arrestation, le site internet d’informations officiel géré par l’État a annoncé qu’Ahmed Mansoor avait été arrêté sur l’ordre du parquet responsable de la cybercriminalité et qu’il était détenu dans l’attente d’un complément d’enquête. D’après cette déclaration, il est accusé d’« utilisation des réseaux sociaux [notamment Twitter et Facebook] pour publier des informations fausses et trompeuses qui nuisent à l’unité nationale, à l’harmonie sociale et à la réputation du pays » et de « promotion de pensées incitant à la haine et à l’intolérance religieuse ». Le 29 mars 2017, à la suite d’un appel d’un groupe d’experts en droits humains de l’ONU demandant la libération immédiate d’Ahmed Mansoor, les autorités des Émirats arabes unis ont répondu directement à cette déclaration, contestant les allégations selon lesquelles la détention d’Ahmed Mansoor était arbitraire, et déclarant qu’il était détenu à la prison d’al Wathba, la prison centrale d’Abou Dhabi. Ils ont ajouté qu’il « est libre de prendre un avocat », et que « sa famille a totalement accès au lieu de détention, et est autorisée à lui rendre visite ». Malgré ces affirmations, le lieu de détention exact d’Ahmed Mansoor n’a toujours pas été vérifié. Amnesty International croit savoir qu’il ne peut pas consulter d’avocat et qu’il a été maintenu à l’isolement pendant de longues périodes, ce qui s’apparente à un traitement cruel, inhumain ou dégradant, voire à de la torture. Depuis son arrestation, Ahmed Mansoor n’a reçu que deux visites supervisées de sa famille, le 3 avril et le 17 septembre 2017. À chaque fois, il a été conduit aux locaux du parquet à Abou Dhabi, où il a pu voir sa famille brièvement.