Mudawi Ibrahim Adam fait l’objet de six chefs d’inculpation, dont deux sont passibles de la réclusion à perpétuité, voire de la peine de mort. Arrêté le 7 décembre 2016, il est détenu en raison des activités en faveur des droits humains qu’il mène au Soudan.
Mudawi Ibrahim Adam a été inculpé le 11 mai de six infractions par les services du procureur de la Sûreté de l’État, en vertu du Code pénal de 1991, notamment d’atteinte au système constitutionnel et de guerre contre l’État – passibles de la réclusion à perpétuité, voire de la peine de mort. Les autres chefs sont l’espionnage, l’incitation à la haine contre l’État, l’appartenance à des organisations criminelles ou terroristes et la diffusion de fausses informations. Pour le dernier, la peine encourue va de six mois à 10 ans d’emprisonnement. Aucune date n’a encore été fixée pour le procès. Depuis février 2017, Mudawi Ibrahim Adam est détenu par les services du procureur de la Sûreté de l’État chargés des crimes contre l’État, à Khartoum.
Hafiz Edris Eldoma, une personne déplacée du Darfour qui a été arrêtée le 24 novembre 2016 au domicile de Mudawi Ibrahim Adam, a été inculpé des mêmes infractions. Il est aussi détenu par les services du procureur de la Sûreté de l’État chargés des crimes contre l’État. Il a été victime d’actes de torture et d’autres mauvais traitements en détention.
Mudawi Ibrahim Adam a été arrêté le 7 décembre 2016 par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) à l’université de Khartoum, où il enseigne l’ingénierie. Il souffre de complications respiratoires et cardiaques chroniques et a subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements.
Amnesty International a déjà recueilli des informations sur les cas de personnes détenues dans les locaux des services du procureur de la Sûreté de l’État, où 25 à 30 personnes sont en général entassées dans une cellule de quatre mètres par cinq. Il n’y a pas de lumière la nuit ni de ventilation. Les détenus sont le plus souvent confinés dans leur cellule 24 heures sur 24, reçoivent deux repas par jour et ne sont autorisés à se rendre aux toilettes que deux fois par jour. Bien que ce centre de détention soit reconnu officiellement, il n’en demeure pas moins illégal et non conforme aux dispositions juridiques régissant les lieux de privation de liberté au Soudan ainsi qu’au droit international.