Écrire Un défenseur des droits humains incarcéré dans l’attente de son procès

Nestor Nibitanga, ancien membre de l’Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), une organisation radiée, est toujours détenu dans l’attente de son procès pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et « rébellion ». Il a été arrêté à Gitega, au Burundi, le 21 novembre 2017. Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion.

Nestor Nibitanga, ancien observateur régional de l’APRODH pour le centre et l’est du Burundi, est actuellement en détention provisoire. La police a l’arrêté le 21 novembre 2017 dans la matinée à son domicile, dans le quartier de Musinzira, à Gitega. Dans un message publié sur Twitter le jour de l’arrestation de cet homme, la police a indiqué que plusieurs documents de preuve avaient été saisis.

Jusqu’au 4 décembre 2017, Nestor Nibitanga a été détenu par le Service national de renseignement (SNR) dans la capitale, Bujumbura, sans pouvoir consulter son avocat, puis il a été transféré dans la prison centrale de Murembwa, à Rumonge. Il a été inculpé d’« atteinte à la sûreté intérieure de l’État » et de « rébellion ». Amnesty International pense que ces charges ont été retenues contre lui en représailles des activités, pourtant pacifiques, qu’il mène en faveur des droits fondamentaux. Nestor Nibitanga s’est vu refuser une libération provisoire le 3 janvier 2018.

L’APRODH a été fermée par le ministre de l’Intérieur en octobre 2016, en même temps que plusieurs autres organisations de défense des droits humains.
Amnesty International considère que Nestor Nibitanga est incarcéré uniquement pour avoir exercé, de manière pourtant pacifique, ses droits fondamentaux, et qu’il s’agit par conséquent d’un prisonnier d’opinion.

Depuis le début de la crise politique en avril 2015, lorsque le président Pierre Nkurunziza a annoncé sa décision de se présenter pour un troisième mandat, déclenchant des manifestations dans tout le pays, les autorités burundaises se sont engagées dans une vaste répression de la société civile indépendante et des médias. De nombreux défenseurs des droits humains ont fui le pays pour des raisons de sécurité, et bien d’autres encore sont injustement poursuivis uniquement en raison de leur travail de défense des droits humains.

En août 2015, Pierre-Claver Mbonimpa, le fondateur de l’APRODH et l’un des défenseurs des droits humains les plus respectés du Burundi, a réchappé de peu d’une tentative d’assassinat, qui lui a occasionné des blessures engageant son pronostic vital. Son gendre a été tué en octobre 2015 à Bujumbura par des inconnus et son fils en novembre 2015, après avoir été arrêté par la police.

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