Écrire Un défenseur des droits humains incarcéré pour des publications en ligne

Rida Benotmane Maroc

Le 9 septembre, la police judiciaire de Casablanca a interrogé Rida Benotmane, membre de l’Association marocaine des droits humains, au sujet de plusieurs vidéos YouTube et messages mis en ligne sur les réseaux sociaux en 2021, dans lesquels il reprochait aux autorités de ne tenir aucun compte des revendications de la population en matière de justice sociale et dénonçait le risque d’utilisation du pass vaccinal lié au COVID-19 comme outil de répression au Maroc.

Depuis lors, Rida Benotmane est détenu dans la prison El Arjat 1 à Salé, une ville du nord-ouest du Maroc, sur la base de charges forgées de toutes pièces, en violation de son droit à la liberté d’expression.

Il doit être libéré immédiatement et sans condition.

Membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et militant politique, Rida Benotmane a déjà été incarcéré pendant quatre ans, entre 2007 et 2011, pour des publications sur Internet.
Après avoir été arrêté et incarcéré le 9 septembre 2022, il a observé une grève de la faim pendant plus de deux semaines pour protester contre sa détention. Selon son avocat, Rida Benotmane ne peut appeler ses proches et ses avocats qu’une fois par semaine, pendant quelques minutes. Il est autorisé à recevoir la visite de membres de sa famille tous les 15 jours - ils peuvent s’entretenir pendant un quart d’heure tout au plus, à travers une vitre et entourés de gardiens. Il ne peut sortir de sa cellule qu’une fois par jour, pour faire de l’exercice pendant une heure, seul, dans un espace de 10m2.

Ces derniers mois, les autorités marocaines ont intensifié les attaques à l’encontre des voix dissidentes. En avril 2022, Saida el Alami, défenseure des droits humains et membre du collectif Femmes marocaines contre la détention politique, a été condamnée à deux ans d’emprisonnement pour avoir publié des messages sur les mauvais traitements que lui avait infligés la police et avoir dénoncé la répression à l’égard des journalistes et militant·e·s. En septembre 2022, lors de son procès en appel, cette peine a été portée à trois ans d’emprisonnement.

Au cours du même mois, le blogueur Rabie al Ablaq a quant à lui été condamné à quatre ans d’emprisonnement pour avoir offensé le roi dans deux vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.

En août 2022, Fatima Karim, blogueuse et militante sur les réseaux sociaux, a été condamnée à deux ans d’emprisonnement et à une amende pour avoir publié sur Facebook des posts dans lesquels elle faisait des commentaires satiriques sur le Coran. Détenue à l’isolement depuis son arrestation, le 15 juillet, elle n’est pas autorisée à fréquenter d’autres prisonnières.

Le droit à la liberté d’expression, tel qu’énoncé à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Maroc est partie, comprend le droit de répandre des informations par tout moyen et sans considération de frontières. La Constitution marocaine garantit le droit à la liberté d’expression à l’article 25, qui dispose : « Sont garanties les libertés de pensée, d’opinion et d’expression sous toutes ses formes ».

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