Écrire Un défenseur des droits humains menacé

Le défenseur des droits humains vénézuélien Humberto Prado Sifontes a reçu des menaces du fait de son travail sur la situation des prisons. Cet homme, sa famille et ses collègues de l’Observatoire vénézuélien des prisons, une organisation non gouvernementale (ONG), sont en danger.

Le 23 avril, après qu’un magazine a publié une interview dans laquelle Humberto Prado Sifontes mettait en lumière le rôle que le gouverneur de l’État d’Aragua, Tareck El Aisami, avait joué dans l’apparition de la crise pénitentiaire et sécuritaire actuelle lorsqu’il était ministre de la Justice, celui-ci l’a calomnié sur son compte Twitter en le traitant de « pran ». Les « pranes » sont des voyous qui font régner leur loi dans les prisons, commettent des violences à l’intérieur de ces établissements, dirigent des gangs et orchestrent des délits graves, notamment des enlèvements. Le 23 avril dans l’après-midi, le compte Facebook de Humberto Prado Sifontes a été piraté et des messages contenant une photo truquée et reprenant le qualificatif de « pran » y ont été publiés. Ces messages ont été reproduits sur son compte Twitter par différents partisans du régime, dont le gouverneur El Aisami, sous le hashtag #HumbertoPradoPranDePolar. Ils contenaient des renseignements sur ses activités au service des droits humains qui provenaient d’échanges personnels, ce qui constitue une violation du droit à la vie privée.

Le 4 mai, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Diosdado Cabello, a dénigré le travail de Humberto Prado Sifontes et de ses collègues de l’Observatoire vénézuélien des prisons dans son émission de télévision. Il a prétendu que l’ONG recevait de l’argent à chaque fois qu’elle sollicitait des organisations internationales ou avait recours à un mécanisme quelconque pour réclamer justice. Humberto Prado Sifontes dirige l’Observatoire vénézuélien des prisons depuis de nombreuses années ; il surveille et dénonce les terribles conditions carcérales dans le pays. En juin 2011, il a été la cible d’une campagne d’intimidation et a reçu plusieurs menaces de mort après avoir demandé pacifiquement aux pouvoirs publics de gérer une émeute à la prison d’El Rodeo.

Les premières menaces visant Humberto Prado Sifontes ont été proférées le 18 juin 2011, après que le ministre de la Justice de l’époque, Tarek El Aissami, a déclaré, dans une interview téléphonique diffusée sur une chaîne de télévision publique, que cet homme avait menti de manière éhontée à propos de la situation à la prison d’El Rodeo II. La veille, quelque 3 500 membres de la Garde nationale avaient amorcé des opérations, qui ont duré plusieurs jours, pour mettre fin aux violences à la prison d’El Rodeo. À la suite des déclarations de Tarek El Aissami, des informations privées concernant Humberto Prado, notamment son adresse et le numéro de téléphone de son domicile, ont été publiées sur un blog. Le dernier message contenait la phrase suivante : « Prochainement, des informations sur sa famille [...] pour que vous puissiez le juger. Peine capitale. »

Le 30 mai 2012, l’époux de Marianela Sánchez Ortiz, une collaboratrice de l’Observatoire vénézuélien des prisons, a été enlevé par quatre hommes armés qui lui ont dit d’inciter sa femme à cesser de dénoncer les conditions carcérales et de critiquer le gouvernement, sans quoi les membres de sa famille et elle le regretteraient car ils savaient tout d’eux : où ils travaillaient, où ils vivaient et où les enfants étaient scolarisés.

À plusieurs reprises, de hauts représentants de l’État ont fait des déclarations hostiles aux organisations de défense des droits humains, notamment à l’Observatoire vénézuélien des prisons, à la télévision publique. Des défenseurs des droits humains comme Humberto Prado Sifontes ont alors dénoncé ces agissements et fait appel à des mécanismes internationaux de protection. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, le rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, le Comité des droits de l’homme et la Commission interaméricaine des droits de l’homme ont condamné ces attaques.

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