Écrire Un défenseur des droits humains placé en détention administrative

Les autorités israéliennes ont arrêté le défenseur des droits humains palestinien Hasan Ghassan Ghaleb Safadi le 1er mai. Il devait être libéré sous caution le 10 juin, mais alors que ses parents avaient versé le montant fixé au tribunal, il a été placé en détention administrative pour une durée de six mois. L’ordre de détention a été confirmé le 28 juin.
Hasan Ghassan Ghaleb Safadi, 24 ans, résident palestinien du territoire occupé de Jérusalem-Est, est coordinateur pour les médias au sein d’Addameer, une organisation qui défend les droits des prisonniers. Il a été arrêté par les autorités israéliennes au poste-frontière d’Al Karameh, entre la Jordanie et les territoires palestiniens occupés, le 1er mai. Il a été transféré au centre de détention de la police d’Al Moscobiyyah, à Jérusalem, et interrogé pendant 40 jours sur place et à la prison de Ketziot, dans la région du Néguev/Naqab (sud d’Israël). Il a indiqué à son avocat qu’il avait été privé de sommeil et attaché dans des positions douloureuses lors de ses interrogatoires, un traitement contraire à l’interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements par le droit international. Il a en outre été privé de contact avec son avocat pendant 10 jours, du 12 au 22 mai.
Lors d’une audience qui s’est tenue le 10 juin, le tribunal de première instance de Jérusalem a inculpé Hasan Safadi de visite dans un pays « ennemi » et fixé le montant de sa caution à 2 500 shekels (environ 580 euros). Il devait être libéré le jour même, après le versement de ce montant au tribunal par ses parents. Alors qu’ils l’attendaient, ceux-ci ont été informés qu’il avait été placé en détention administrative pour une durée de six mois en vertu d’un ordre signé par le ministre de la Défense, Avigdor Liberman. Cet ordre de détention a été confirmé par le tribunal de première instance de Jérusalem le 28 juin. Hasan Safadi est actuellement incarcéré à la prison de Ketziot.
Les autorités israéliennes utilisent depuis longtemps la détention administrative pour ne pas avoir à traduire en justice des Palestiniens, et ce cas semble en être un parfait exemple. Israël bafoue régulièrement les droits des Palestiniens à la liberté d’expression et à la liberté d’association dans les territoires occupés, en visant particulièrement les défenseurs des droits humains, qui font l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires, d’actes de torture et d’autres mauvais traitements en détention et de restrictions arbitraires de leur liberté de circuler.

Hasan Safadi a commencé à travailler en 2013 comme coordinateur pour les médias au sein d’Addameer, une ONG qui défend les droits des prisonniers. Auparavant, il était journaliste. Sa mère a raconté à Addameer : « La veille [du 10 juin], je n’arrivais pas à m’endormir tant j’étais contente et excitée, et j’avais hâte de voir mon fils à nouveau assis parmi nous. Le lendemain matin, jour où était prévue sa libération, je suis allée avec le père de Hasan au tribunal pour apporter la somme d’argent demandée pour sa libération. Le père de Hasan a versé l’argent et signé un document par lequel il s’engageait à respecter les conditions fixées par le tribunal. Puis nous avons commencé à attendre. Nous avons attendu à la porte du tribunal durant de longues heures, et finalement, nous avons appris que Hasan avait été placé en détention administrative. Je ne savais pas comment réagir à cette nouvelle choquante. Je me suis mise à pleurer bruyamment pour la première fois depuis l’arrestation de Hasan. »
La détention administrative – introduite soi-disant à titre exceptionnel pour les personnes qui représentent un danger extrême et imminent du point de vue de la sécurité – est utilisée par les autorités israéliennes en parallèle du système judiciaire pour arrêter, inculper et poursuivre des personnes soupçonnées d’infractions pénales, voire des personnes qui n’auraient jamais dû être arrêtées. Les ordres de détention administrative peuvent être renouvelés indéfiniment et les éléments à charge sont tenus secrets, si bien que les détenus ne peuvent pas contester leur détention et ignorent quand ils seront libérés. Amnesty International considère certains des Palestiniens détenus dans ce cadre par Israël comme des prisonniers d’opinion, incarcérés uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits aux libertés d’expression et d’association. Depuis le mois d’octobre 2015, les violences en Israël et dans les territoires palestiniens occupés se sont considérablement intensifiées. Tout comme durant d’autres périodes de regain de tension dans les territoires palestiniens occupés, les autorités israéliennes ont riposté en se livrant à des arrestations massives et en prononçant de plus en plus d’ordres de détention administrative, y compris à l’encontre de mineurs alors qu’elles ne l’avaient plus fait depuis plusieurs années. Selon l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem, 692 Palestiniens étaient en détention administrative à la fin avril 2016, contre 400 un an avant.
À l’exception d’une seule, toutes les prisons israéliennes dans lesquelles les détenus administratifs palestiniens sont incarcérés sont situées sur le territoire israélien. La détention de Palestiniens en Israël constitue une violation du droit international. La Quatrième Convention de Genève prévoit que les détenus originaires de territoires occupés doivent être détenus dans ces territoires et non dans celui de la puissance occupante.
Amnesty International a constaté une recrudescence des actes d’intimidation des autorités israéliennes à l’encontre des défenseurs des droits humains dans les territoires palestiniens occupés. Israël a également pris des mesures pour restreindre la liberté d’expression à l’intérieur du pays, en tentant d’intimider les défenseurs des droits humains. Les récentes initiatives législatives visant vraisemblablement à limiter la liberté d’expression vont de pair avec une opinion publique de plus en plus hostile envers ceux qui critiquent le gouvernement israélien.

Nom : Hasan Ghassan Ghaleb Safadi
Homme

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