Le 15 juin 2023, la Convention constituante de la province de Jujuy, en Argentine, a approuvé une réforme constitutionnelle dont beaucoup estiment qu’elle a été menée de façon précipitée, sans participation publique ni consultation, et qu’elle pourrait représenter une menace pour les droits collectifs et la vision du monde des peuples indigènes.
L’adoption de la réforme partiale de la Constitution provinciale a déclenché des manifestations, qui se seraient heurtées à une violente répression policière dans la province de Jujuy, notamment des irrégularités et des cas graves d’un usage excessif de la force par des représentant·e·s de l’État. La réaction des forces de sécurité de la province de Jujuy face aux manifestations a gravement bafoué les droits à la vie et à l’intégrité physique, qui sont reconnus et protégés par des réglementations locales et le droit international.
Les manifestations des communautés et des organisations de la société civile et de défense des droits humains se poursuivent dans la province de Jujuy, alors que la Convention constituante n’a pas supprimé la récente réforme constitutionnelle. Les 12 et 13 juillet, des mandats d’arrêt ont été décernés et des descentes arbitraires ont été lancées contre des enseignant·e·s, des universitaires et des défenseur·e·s des droits humains. Depuis le début du mouvement, au moins 130 personnes ont été arrêtées, dont des défenseur·e·s des droits humains.
Avocat et défenseur des droits humains, Alberto Nallar a apporté un soutien sans faille à la mobilisation populaire contre la réforme constitutionnelle et fourni une aide et une assistance juridiques aux personnes arrêtées durant les mobilisations et à leurs familles. Le crime de sédition duquel il est accusé est une disposition pénale fréquemment invoquée en Argentine pour criminaliser ceux qui exercent le droit de contestation sociale, tout comme le blocage de rues et de routes, l’incitation à commettre des délits ou la résistance à l’autorité, entre autres.