Abdolfattah Soltani, avocat iranien de renom, spécialisé dans la défense des droits humains, a entamé une grève de la faim mercredi 21 mars, après que les autorités ont rejeté sa demande de révision judiciaire et bloqué sa permission de sortie pour le Nouvel an iranien. Lundi 26 mars, il a suspendu son jeûne, mais fait part de son intention de le reprendre le 20 avril. Il souffre d’un certain nombre de problèmes de santé, notamment digestifs et intestinaux. Cet homme est un prisonnier d’opinion, et doit par conséquent être libéré immédiatement et sans condition.
Face à l’appel de plus de 3 700 avocats, universitaires, militants de la société civile et autres, Abdolfattah Soltani a accepté le 26 mars d’interrompre sa grève de la faim jusqu’au 20 avril. Ce défenseur des droits humains de premier plan avait entamé son jeûne le 21 mars, premier jour du Nouvel an iranien (Norouz), après avoir appris que la Cour suprême avait rejeté sa demande de révision judiciaire pour la troisième fois sans fournir de décision écrite, et que le procureur général de Téhéran lui avait refusé une permission de sortie pour les fêtes sans donner d’explication écrite, bien que l’on ait assuré à sa famille que cette requête serait acceptée.
Abdolfattah Soltani a annoncé sa grève de la faim dans une lettre écrite depuis la prison le 20 mars. Cette lettre critiquait le traitement injuste infligé par les autorités aux prisonniers d’opinion et à d’autres détenus marginalisés, et l’influence illicite que des représentants du ministère du Renseignement exercent systématiquement sur l’appareil judiciaire et le parquet dans l’objectif de priver les prisonniers d’opinion de leur droit à des procédures équitables, à des permissions de sortie et à une libération conditionnelle.
Abdolfattah Soltani purge actuellement une peine de 13 ans d’emprisonnement sur la base de fausses accusations d’atteintes à la sécurité nationale, alors qu’il n’a fait qu’exercer son métier et défendre les droits humains. Dans les documents de procédure, son rôle au sein du Centre de défense des droits humains en Iran, qui a été contraint de fermer en 2008, est cité à titre de preuve de « création d’une organisation illégale ».
Son opposition déclarée aux discriminations, à la torture et aux procès iniques, et sa participation à l’établissement d’un projet visant à faire abroger la peine capitale pour les mineurs ont été qualifiées de « propagande anti-islamique » et de « guerre psychologique contre le système ». Depuis son incarcération en septembre 2011, Abdolfattah Soltani est détenu dans de mauvaises conditions, sans accès régulier à des soins médicaux dignes de ce nom. Il souffre d’un certain nombre de problèmes de santé, notamment digestifs et intestinaux, ainsi que d’hypertension. Il a par ailleurs une hernie discale dans le dos, et se plaint de douleurs cervicales.