Les défenseur·e·s des droits humains jouent un rôle fondamental dans la société afghane, se mobilisent en faveur de l’éducation civique et de la sensibilisation aux droits humains, mènent leurs propres recherches sur les violations des droits humains, qu’ils publient dans des « contre-rapports », et demandent que les violations graves des droits humains cessent, en particulier les discriminations et les violences contre les femmes et les minorités.
Lorsqu’ils plaident la cause des droits humains et œuvrent pour leur défense, les défenseur·e·s des droits humains d’Afghanistan subissent constamment des actes d’intimidation, des manœuvres de harcèlement, des menaces et des violences de la part des autorités et de groupes armés. Ils sont diabolisés par ceux qui les accusent d’être des « espions occidentaux », « hostiles à la religion » et « hostiles à la culture ». Dans certaines régions profondément conservatrices du pays, ces personnes osent s’opposer aux dirigeants religieux locaux pour prendre la défense des droits humains.
En septembre 2019, Abdul Samad Amiri, représentant provincial de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan, a été enlevé et tué. En novembre 2019, les défenseurs des droits humains Musa Mahmudi et Ehsanullah Hamidi, qui avaient révélé l’existence d’un réseau pédophile et dénoncé plus de 100 cas d’abus sexuels sur des garçons de la province du Logar, ont été soumis à une arrestation arbitraire par la Direction nationale de la sécurité, le principal organe du renseignement en Afghanistan.
En mars 2020, huit défenseur·e·s des droits humains de premier plan ont été menacés de mort à Kaboul. En avril 2020, Ibrahim Ebrat, un défenseur des droits humains très actif a été blessé par balle dans la province de Zaboul et son collègue a été menacé de mort. Ce même mois, Wida Saghary, une défenseure renommée des droits des femmes, a elle aussi été menacée de mort. En juin 2020, deux employés de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan ont perdu la vie lors d’un attentat perpétré au moyen d’un dispositif explosif improvisé, alors qu’ils se rendaient sur leur lieu de travail.
La Constitution afghane garantit les principaux droits humains. Le préambule de la Constitution affirme que celle-ci est conforme à « la Charte des Nations unies ainsi qu’à la Déclaration universelle des droits de l’homme », et contient des engagements en faveur de la formation d’une « société civile à l’abri de l’oppression, des atrocités, des discriminations ainsi que des violences, et s’appuyant sur l’état de droit, la justice sociale, la protection de l’intégrité et des droits humains, et la concrétisation des libertés personnelles et des droits fondamentaux. »
L’article 6 de la Constitution dispose que « l’État sera tenu de créer une société prospère et progressive fondée sur la justice sociale, la préservation de la dignité humaine, la protection des droits humains [...] ». Les articles 21 à 59 (inclus) garantissent les droits humains, notamment le droit à l’égalité devant la loi, le droit à la vie, le droit à la liberté, le droit à un procès équitable, l’interdiction de la torture, le droit à une assistance juridique, le droit à la liberté d’expression, le droit d’association, le droit de réunion pacifique, le droit à la liberté d’expression, le droit à l’éducation, le droit au travail, et l’interdiction du travail forcé.
L’Afghanistan a ratifié plusieurs traités des Nations unies relatifs aux droits humains, dont la Convention contre la torture et son protocole facultatif, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention relative aux droits de l’enfant et ses protocoles facultatifs, et la Convention relative aux droits des personnes handicapées.