Écrire Un défenseur des droits humains victime de disparition forcée

Punhal Sario, défenseur des droits humains et responsable de La Voix des disparus du Sind, a été victime de disparition forcée dans la province du Sind, dans le sud du Pakistan. Ceci est un nouvel exemple d’une série de récentes disparitions forcées attribuées aux forces de sécurités dans le Sind. On ignore tout du sort de cet homme et de l’endroit où il se trouve. Il risque fortement d’être victime de torture et de mauvais traitements, voire d’être tué.

Punhal Sario, défenseur des droits humains et responsable de La Voix des disparus du Sind, a été victime de disparition forcée dans la nuit du 3 août. Son ami Haresh Kumar, qui était avec lui à ce moment-là, a assisté à l’enlèvement. Il affirme que Punhal Sario a été sorti de sa voiture par des personnes en civil et en uniformes policiers alors qu’il sortait du Khanabadosh Writer’s Café, qui fait partie du Musée du Sind, à Hyderabad, dans la province du Sind, au Pakistan. Depuis lors, on ignore tout de son sort et de l’endroit où il se trouve.

Punhal Sario participait à une tentative de la société civile de sensibiliser l’opinion publique sur la tendance grandissante aux disparitions forcées de militants, d’écrivains et de personnes travaillant dans le milieu politique dans le Sind, organisée par le tout nouveau forum La Voix des disparus du Sind. Il a été enlevé la veille d’une grande conférence organisée par le forum. Cette conférence avait pour but de rassembler des écrivains, des journalistes, des militants et des intellectuels sur le sujet de la sensibilisation à la situation des personnes disparues dans le Sind.

Des militants sindhis locaux affirment qu’au moins 60 militants ont été victimes de disparition forcée ces derniers mois dans la province du Sind, notamment Khadim Areejo, Hidayat Lohar, Sabir Chandio, qui travaillent dans le milieu politique, et Bux Ali Mugheri qui appartient au parti Jeay Sindh Qaumi Mahaz.

Les disparitions forcées sont une pratique constante dans le Sind depuis au moins dix ans, mais les militants locaux affirment que depuis février 2017, le nombre de personnes disparues a atteint des niveaux sans précédents. Des militants politiques, des écrivains et des défenseurs des droits humains ont été enlevés, par des agences de sécurité semble-t-il, dans tout le Sind. Selon des militants locaux, au moins 60 personnes sont toujours portées disparues.

Les disparitions forcées au Pakistan ne concernaient jusqu’à présent que le Baloutchistan, les zones tribales sous administration fédérale du nord-ouest et certaines parties de Khyber Pakhtunkhwa et des zones urbaines du Sind, mais ont maintenant également lieu dans la province du Pendjab et à Islamabad, la capitale. En août 2015, la journaliste Zeenat Shahzadi a été enlevée à Lahore, dans la province du Pendjab, par des hommes armés alors qu’elle se rendait sur son lieu de travail. On pense qu’il s’agit de la première femme soumise à une disparition forcée au Pakistan. Avant son enlèvement, elle travaillait sur le cas de Hamid Ansari, un ressortissant indien disparu en 2012. Zeenat Shahzadi est toujours portée disparue.

Début janvier 2017, cinq défenseurs des droits humains ont été enlevés à Islamabad et dans certaines zones de la province du Pendjab. Quatre d’entre eux – l’universitaire et poète Salman Haider, les blogueurs Asim Saeed, Ahmed Raza Naseer et Waqass Goraya – sont rentrés chez eux entre le 27 et le 29 janvier 2017. Au moment de l’écriture de cette action urgente, un d’entre eux, Samar Abbas, est toujours porté disparu.

Aux termes du droit international, le droit à la vie et le droit de ne pas être soumis à la torture ni à d’autres formes de mauvais traitements sont intangibles, et s’appliquent en toutes circonstances. Le Pakistan est tenu de respecter et de protéger ces droits au titre de plusieurs traités relatifs aux droits humains, en particulier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

En outre, l’interdiction des disparitions forcées est une règle du droit international coutumier qui s’applique à tous les États et la disparition forcée constitue un crime de droit international. L’article 2 de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme stipule que chaque État a le devoir d’instaurer les conditions voulues pour défendre les droits fondamentaux dans sa juridiction. Cependant, au Pakistan, des défenseurs des droits humains continuent d’être arrêtés, détenus, torturés et incarcérés,
uniquement en raison de leurs activités pacifiques. Ils sont également exposés à des actes d’intimidation et de harcèlement.

Amnesty International appelle le gouvernement pakistanais à garantir un environnement dans lequel il est possible de défendre les droits fondamentaux et d’exprimer pacifiquement ses opinions politiques, sans crainte de représailles ni d’intimidation.

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