Écrire Un défenseur de l’environnement doit être libéré

Ildefonso Zamora, défenseur des droits environnementaux et fonciers d’une communauté indigène du centre du Mexique, est détenu depuis novembre 2015. Il semble qu’il s’agisse d’une tentative de l’empêcher d’exprimer son opposition à l’exploitation forestière de la forêt tropicale située sur ses terres ancestrales. Il est accusé d’avoir participé à un cambriolage ayant eu lieu en 2012, mais ces accusations semblent être sans fondement et motivées par des considérations politiques. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit être libéré immédiatement et sans condition.

Ildefonso Zamora a été arrêté le 20 novembre 2015 et a été accusé d’avoir participé à un cambriolage le 11 juillet 2012, dans sa propre communauté de San Juan Atzingo, dans l’État de Mexico. Ces accusations sont fondées sur les déclarations de témoins, toutes presque identiques en termes de leur contenu et du choix et de l’ordre des mots utilisés, ce qui laisse penser que ces accusations sont forgées de toutes pièces et pourraient être motivées par des considérations politiques. Les témoignages mentionnent même 12 des cambrioleurs présumés, y compris Ildefonso Zamora, dans le même ordre.

Bien que l’enquête sur le cambriolage soit en cours depuis 2012, les autorités n’en ont jamais informé Ildefonso Zamora et ne lui ont pas donné la possibilité de préparer sa défense avant qu’il ne soit arrêté. Il est en détention provisoire à Tenancingo, dans l’État de Mexico, depuis. Le 27 avril 2016, un juge fédéral a présidé une audience contestant la constitutionnalité des accusations pénales. Le juge prononcera son jugement dans les prochaines semaines.

Ildefonso Zamora vient de la communauté indigène Tlahuica de San Juan Atzingo, à environ 80 kilomètres au sud de la ville de Mexico. Depuis les années 1990, il s’est opposé à l’exploitation forestière excessive près de sa communauté, menée par des habitants qui revendent ensuite le bois. En 2007, un groupe de bûcherons a tué le fils d’Ildefonso Zamora, Aldo. Deux d’entre eux ont été traduits en justice, les autres sont en fuite.

Les défenseurs des droits humains au Mexique font souvent face à des représailles en raison de leur travail légitime et sont notamment victimes de menaces, d’actes d’intimidation et de détentions arbitraires sur la base d’accusations forgées de toutes pièces. Les personnes les plus en danger travaillent généralement dans des communautés éloignées ou rurales où les auteurs de tels actes agissent avec la complicité des responsables politiques locaux. Les défenseurs sont par ailleurs particulièrement exposés en raison des difficultés considérables qu’ils rencontrent pour demander de l’aide et se soutenir, du fait de la distance, des obstacles géographiques et des moyens de communication limités.

Pour les défenseurs dont la sécurité physique est menacée, les autorités ont mis en place le Mécanisme fédéral de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes. Cependant, dans la grande majorité des cas, la protection fournie par le Mécanisme reste inadaptée et insuffisante pour les personnes en ayant le plus besoin, particulièrement les femmes défenseures des droits humains et les personnes vivant dans des communautés éloignées ou rurales. Le Mécanisme manque de ressources politiques, financières et humaines, et la coordination est insuffisante entre les autorités à tous les différents niveaux. Pratiquement toutes les attaques contre les défenseurs des droits humains restent impunies.

Ildefonso Zamora est marié et a trois filles, deux fils et six petits enfants. Ses proches lui rendent régulièrement visite en prison et sont le moteur principal de la campagne en faveur de sa libération. D’autres organisations de la société civile, telles que Greenpeace Mexique et le centre de défense des droits humains Miguel Agustín Pro Juárez, soutiennent également la campagne en faveur de sa libération.

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