Écrire Une défenseure des droits humains en danger après plus de 40 jours de veille

Amparo Carvajal, militante des droits humains âgée de 84 ans, a entamé depuis plus de 45 jours, dans le froid, une veille devant et dans les locaux de l’Assemblée permanente de défense des droits humains (APDH), à La Paz.

Le 2 juin, plusieurs dizaines de personnes ont fait irruption dans les locaux de cette organisation, dont Amparo Carvajal est la présidente, et ont forcé son personnel à quitter les lieux. Le 12 juillet, elle a réussi à entrer dans les locaux grâce à une échelle et dort sur le toit depuis des jours, sans accès à de l’eau, à des toilettes ni à un véritable abri.

Amparo Carvajal et ses collègues font l’objet de menaces et de tentatives d’intimidation. Les locaux de l’APDH demeurent occupés et des dizaines de policiers bloquent l’entrée.

Amnesty International demande aux autorités de laisser Amparo Carvajal et les membres de l’APDH revenir dans leurs bureaux pour reprendre leur travail en faveur des droits humains et de veiller à leur santé, à leur intégrité physique et à leur sécurité.

Créée en 1976, l’Assemblée permanente de défense des droits humains (APDH) de Bolivie est une confédération d’avocat·e·s bénévoles et de défenseur·e·s des droits humains de toute la Bolivie qui proposent gratuitement une aide juridique aux victimes d’atteintes aux droits humains et diffusent des informations sur l’état de droit, la justice et l’impunité dans le pays.

Amnesty International a dénoncé le harcèlement, la stigmatisation et les menaces que subissent régulièrement les défenseur·e·s des droits humains en Bolivie de la part des autorités. En 2018, elle a publié une déclaration publique au sujet d’Amparo Carvajal, qui a fait l’objet d’accusations infondées d’infractions pénales.

Selon des membres du personnel de l’APDH, cette organisation s’occupe de 10 à 15 personnes par jour, qui se présentent à son siège de La Paz pour demander des conseils et une aide juridiques. L’APDH a également des représentant·e·s dans chaque département du pays. Le 2 juin, environ 50 personnes ont fait irruption dans ses locaux et ont forcé trois juristes bénévoles et la personne responsable du secrétariat à quitter les lieux. Les informations disponibles laissent penser que des personnalités liées au parti politique au pouvoir sont impliquées.

En 2021, puis en 2022, celui-ci a tenté de révoquer le statut de présidente de l’APDH d’Amparo Carvajal et d’empêcher son enregistrement auprès de l’administration fiscale.

Depuis la descente dans ses locaux, plusieurs documents importants semblent avoir été volés, détruits ou emportés ailleurs. L’APDH travaille sur plusieurs cas de violations graves des droits humains. De nombreux documents ont été volés ou détruits, et la défense juridique fournie par les avocat·e·s de l’organisation a été suspendue.

Des représentant·e·s juridiques de l’APDH ont déposé une plainte auprès du parquet à la suite de la descente dans ses locaux. Néanmoins, le procureur a refusé de l’enregistrer et n’a pas ouvert d’enquête sur ces faits.

Selon des membres du personnel de l’APDH, des représentant·e·s du bureau du médiateur des droits humains sont venus voir le campement d’Amparo Carvajal devant les locaux de l’organisation mais n’ont pas fait grand-chose pour obtenir leur réintégration dans les lieux.
Le 12 juillet, Amparo Carvajal est montée sur le toit des locaux de l’APDH par une échelle.

Depuis, les personnes qui occupent le lieu l’ont empêchée d’accéder aux toilettes ou à de l’eau, et l’ont également menacée. Le 12 juillet également, un juge constitutionnel a ordonné aux personnes occupant les locaux de l’APDH de cesser de harceler Amparo Carvajal et de lui permettre d’avoir accès aux services essentiels. Si cette résolution judiciaire n’est pas respectée, un procureur veillera à la faire appliquer. Enfin, les autorités n’ont pas permis à Amparo Carvajal de consulter un médecin et un psychologue indépendants afin de lui prodiguer des soins. Des vivres lui sont amenées par l’échelle, mais elle n’a pas pu utiliser de toilettes depuis des jours, ce qui est très préoccupant pour sa santé.

Action terminée

Toutes les infos
Toutes les actions

L’avortement est un droit. Parlementaires, changez la loi !

L’avortement est un droit humain et un soin de santé essentiel pour toute personne pouvant être enceinte. Ceci sonne comme une évidence ? Et bien, ce n’est pourtant pas encore une réalité en (…)

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit