Écrire Une défenseure des droits humains encourt trois ans d’emprisonnement

L’éminente défenseure des droits humains Thin Thin Aung encourt trois ans d’emprisonnement en raison d’informations publiées et diffusées par le média qu’elle a cofondé.

Elle fait partie des centaines de personnes accusées de faits similaires et des milliers de personnes arrêtées de façon arbitraire depuis le coup d’État du 1er février alors qu’elles n’ont fait qu’exercer pacifiquement leurs droits à la liberté expression, d’association et de réunion.

L’armée du Myanmar doit libérer immédiatement et sans condition

Thin Thin Aung et toutes les autres personnes détenues de façon arbitraire, et abandonner toutes les charges retenues contre elles.

Thin Thin Aung est une éminente défenseure des droits qui plaide en faveur de la paix, de l’égalité et des droits humains au Myanmar. Elle est cofondatrice et directrice du média Mizzima, et elle défend les droits des femmes et participe au mouvement féministe intersectionnel au Myanmar, collaborant avec diverses organisations de défense des droits des femmes locales et internationales. Avant le 1er février 2021, elle participait à des travaux visant à une réforme de la police, collaborant avec des médias et avec la société civile.
Le 27 mars 2021, Kyaw Sein Tun, directeur adjoint de la police du commissariat de police de la communauté urbaine de Thanlyin, a porté plainte contre la direction de Mizzima, un important média myanmar, auprès du tribunal de la communauté urbaine de Thanlyin. Il a affirmé que Mizzima n’avait pas respecté une décision en date du 8 mars annulant l’autorisation de publier et diffuser qui avait été accordée à ce média (cette décision concernait également quatre autres médias). Il a accusé la direction de Mizzima d’avoir publié et diffusé des informations exagérées ou fausses pour inciter à une plus grande agitation sociale, pour inciter les manifestant·e·s à affronter le personnel des forces de l’ordre en service, et pour effrayer le public.

Dans la matinée du 8 avril, Thin Thin Aung et un autre membre du personnel de Mizzima ont été arrêtés devant sa maison à Yangon, la capitale économique du Myanmar. Ces deux personnes ont été conduites ce jour-là au centre d’interrogatoire de Mingalardon (Yay Kyi Aing). Elles y ont été torturées pendant deux semaines, puis ont été transférées à la prison d’Insein, à Yangon, le 21 avril.

Thin Thin Aung a comparu devant la justice, au tribunal de la prison, pour la première fois le 22 avril. Plusieurs audiences ont par la suite été annulées en raison de l’absence d’un juge de haut rang et d’une hausse des cas de Covid-19 au Myanmar. Son avocat a enfin pu la rencontrer pour la première fois le 30 mai. La prochaine audience dans son procès a été fixée au 28 juillet.

Elle est accusée d’avoir enfreint l’article 505 (a) du Code pénal, qui criminalise toute personnes qui « provoque la peur, propage de fausses nouvelles, incite directement ou indirectement à commettre des infractions pénales contre des employé·e·s du gouvernement » et prévoit jusqu’à trois ans d’emprisonnement et/ou une amende.

Le 1er février 2021, l’armée du Myanmar a mené un coup d’État et a commencé à arrêter de nombreuses personnes, dont la cheffe d’État de facto, Aung San Suu Kyi, le président, Win Myint, et de nombreux autres hauts responsables élus et représentant·e·s de leur parti politique, la Ligue nationale pour la démocratie (NLD).

L’armée continue de tuer des manifestant·e·s, des passant·e·s et d’autres civil·e·s, et d’arrêter, de placer en détention, de poursuivre en justice et d’emprisonner des militant·e·s, des défenseur·e·s des droits humains, des professionnel·le·s des médias, des membres des professions de santé, des artistes, des opposant·e·s politiques et des détracteurs de l’armée qui ont exercé leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.

Selon l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques de Birmanie (AAPPB), à la date du 19 juillet, l’armée avait tué plus de 900 personnes et arrêté plus de 6 600 personnes, dont au moins 88 journalistes. Plus de 5 200 personnes étaient maintenues en détention de façon arbitraire.

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