Danelly Estupiñan est membre du Processus des Communautés Noires (PCN) en Colombie, une organisation qui œuvre à défendre les droits des populations d’origine africaine dans le pays. Depuis 2015, elle bénéficie de mesures de protection de l’Unité de protection nationale (UNP) et en 2018, elle faisait partie du programme basque de protection temporaire des défenseurs des droits humains en danger.
Danelly anime des ateliers sur les droits humains et les protections collectives dans différentes localités à Buenaventura, et met en place un travail de campagne et des actions de plaidoyer pour protéger les communautés afro-colombiennes touchées par le développement de grands projets d’infrastructure sur leur territoire.
La situation pour les défenseurs des droits humains est critique. En janvier 2018, Frontline Defenders a noté que la Colombie était le pays le plus dangereux des Amériques pour les défenseurs des droits humains. Selon l’ONG Somos Defensores, 234 défenseurs des droits humains ont été agressés entre janvier et mars 2019, dont 207 victimes de menaces et 25 d’homicides.
D’après la même ONG, entre le 1er janvier 2016 et le 31 juillet 2018, on a recensé 336 homicides et sept disparitions forcées de défenseurs des droits humains et leaders sociaux. En particulier, entre le 24 novembre 2016 (date de la signature de l’Accord de paix) et le 31 juillet 2018, Somos Defensores a recensé 253 homicides et quatre disparitions forcées. L’analyse de données fournies par SISMA Mujer a montré que depuis 2016, on note une nette augmentation du nombre d’homicides de femmes défenseures des droits humains et leaders sociaux : 133,3 % de janvier 2016 à juillet 2017, et 14,3 % de janvier 2017 à juillet 2018.
Les groupes de défenseurs des droits humains hommes et femmes qui sont le plus souvent attaqués sont : les dirigeants communautaires, les défenseurs des droits au territoire (pour la plupart des membres de communautés indigènes ou afro-colombiennes) et ceux qui réclament la restitution de terres. Dans le même temps, les menaces contre les défenseurs perdurent et les enquêtes pénales liées à ces faits ne progressent guère. La violence contre les défenseurs des droits humains et les leaders sociaux demeure l’un des plus grands obstacles à la mise en œuvre effective de l’Accord de paix.