Écrire Une défenseure des droits humains victime de menaces en ligne

La défenseure des droits humains Fátima Mimbire reçoit depuis le 18 janvier sur les réseaux sociaux des messages d’intimidation anonymes. Elle a commencé à recevoir ces menaces quand elle a commencé à participer activement à la campagne du Centre pour l’intégrité publique (CIP) contre le projet du gouvernement mozambicain de remboursement des prêts qu’il contractés illégalement et secrètement. Par ailleurs, Fátima Mimbire fait également l’objet sur les réseaux sociaux d’une campagne de diffamation visant à l’intimider davantage encore et à délégitimiser son travail.

Entre 2013 et 2014, le gouvernement mozambicain a obtenu, sans l’autorisation du Parlement, des prêts pour un montant de plus de deux milliards de dollars utilisés pour créer trois entreprises publiques : Proindicus, Empresa Moçambicana de Atum (Ematum) et Mozambique Asset Management (MAM). Ces prêts ont été accordés par le Crédit Suisse et par une banque d’investissement russe. La découverte de ces prêts secrets en 2016 a amené le Fonds monétaire international (FMI) et des donateurs internationaux à suspendre leur soutien financier au Mozambique, ce qui a causé un effondrement de l’économie du pays.

Le CIP est une organisation indépendante de la société civile qui a pris fermement position contre la corruption et contre l’absence de respect de l’obligation de rendre des comptes et de transparence dans les secteurs privé et public. Le CIP se trouve à l’avant-garde de la diffusion auprès du public d’informations sur les implications et la gravité de ces prêts illégaux et contractés de façon secrète. Le CIP utilise les réseaux sociaux pour fournir de fréquentes informations actualisées sur le procès de Manuel Chang, l’ancien ministre mozambicain des Finances qui a approuvé ces prêts. Le CIP a traduit en portugais l’acte d’accusation émis par le tribunal du district est de New York, qui accuse plusieurs représentants de l’État d’avoir escroqué des investisseurs en négociant secrètement des prêts illégaux au nom de l’État mozambicain.

Le 25 janvier, la commission politique du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), le parti au pouvoir, a appelé dans un communiqué de presse la population à rester vigilante face aux comportements consistant à « inciter à troubler l’ordre et la tranquillité publics ». Cet appel risque d’accroître les risques encourus par les défenseur·e·s des droits humains qui ont publiquement dénoncé la corruption.

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