Le défenseur des droits humains Ramon Choc est mort à la suite d’une violente agression et d’autres défenseurs sont menacés, tandis que les attaques contre ceux qui défendent les droits à la terre et au territoire se multiplient au Guatemala. Les autorités guatémaltèques doivent prendre des mesures afin de diligenter des enquêtes exhaustives sur ces crimes et veiller à ce que tous les défenseurs puissent mener leurs activités sans craintes pour leur sécurité.
Dans la soirée du 30 mai, deux hommes non identifiés ont attaqué violemment Ramon Choc Sacrab, dirigeant indigène q’eqchi’, à Ixloq San Pedrito, dans la municipalité de Cobán, dans le centre du Guatemala. Il a succombé à ses blessures le 1er juin. Ramon Choc était un leader régional du Comité paysan du plateau andin (CCDA). Ce jour-là, il avait participé à une marche pour la justice en faveur de trois défenseurs des droits humains assassinés au Guatemala en mai. Ramon Choc a été impliqué, au nom de sa communauté, dans le processus de négociation et de dialogue avec le gouvernement pour trouver une solution au conflit foncier touchant sa communauté et bien d’autres dans la région. Il avait signalé avoir reçu des menaces et un mandat d’arrêt lui avait été décerné dans ce contexte. La police locale a déclaré que l’attaque n’était pas liée à son travail, mais à une bagarre entre ivrognes. Cette version ne correspond pas aux informations fournies par les organisations locales et les témoins. Amnesty International s’est adressée au bureau du procureur, mais n’a obtenu aucune information.
Il s’agit de la troisième attaque contre des dirigeants du Comité paysan du plateau andin (CCDA) dans la région de Cobán en moins d’un mois, ce qui soulève des préoccupations quant à la sécurité de ses dirigeants régionaux et nationaux. Ces événements s’inscrivent dans un contexte de violences récurrentes contre les défenseurs qui s’occupent des droits liés à la terre, au territoire et à l’environnement.
Selon les informations reçues par Amnesty International, le coordinateur général de la Coordination centrale paysanne Ch’orti’ Jour nouveau (CCCND), Jacobo Omar Jerónimo, a signalé plusieurs actes mettant en péril sa sécurité, notamment des menaces de mort et une descente illégale dans les locaux du CCCND. Un membre du Comité d’unité paysanne (CUC) a également signalé avoir reçu des menaces de mort en lien avec son travail au cours des dernières semaines.