Quarante-huit personnes, parmi lesquelles des familles et des enfants, qui sont allées au Mexique pour y trouver une protection, risquent d’être renvoyées dans leur pays où elles courent le danger d’être persécutées ou victimes de graves violations des droits humains, en raison d’un dysfonctionnement inhabituel des services mexicains en charge des demandes d’asile et des migrations.
Quarante-huit demandeurs d’asile venant du Salvador, du Honduras et du Venezuela, qui vivent actuellement à Saltillo, une ville du nord du Mexique, risquent d’être renvoyés dans leur pays. Parmi eux se trouvent 8 familles, dont 8 enfants et adolescents âgés de un à dix-sept ans.
Le service mexicain en charge des demandes d’asile, la Comisión Mexicana de Ayuda a Refugiados (COMAR), n’a pas délivré à ces personnes de certificat confirmant qu’elles ont déposé une demande d’asile. Ce certificat est habituellement délivré très peu de temps après le dépôt de la demande d’asile. Certaines de ces demandes remontent à janvier 2017. Ces demandeurs d’asile risquent donc d’être arrêtés à tout moment par les services de l’immigration et renvoyés dans leur pays.
Des avocats ont envoyé à la COMAR une demande urgente de délivrance de certificats, mais ils n’ont reçu aucune réponse. Par ailleurs, l’Institut national des migrations (INM) a privé ces demandeurs d’asile de leur droit à un visa humanitaire d’un an, alors que la loi mexicaine prévoit que les demandeurs d’asile ont droit à ce document pendant la période d’examen de leur demande. L’INM affirme avoir besoin d’un certificat en cours de validité de la COMAR pour pouvoir délivrer un visa humanitaire, alors même que l’INM a d’autres moyens de savoir qu’une personne a déposé une demande d’asile, car les deux administrations partagent des informations officielles.
Dans sept de ces cas, les demandeurs d’asile ont reçu de la COMAR un certificat qui a cependant expiré, car sa période de validité est de 45 jours seulement. La COMAR ne leur a pas fourni de nouveau certificat.
Ces demandeurs d’asile vivent dans des conditions précaires à Saltillo, étant donné que l’INM effectue régulièrement des descentes dans la ville. Comme ils n’ont pas reçu de la COMAR les documents nécessaires, ils risquent d’être arrêtés durant l’une de ces descentes et renvoyés dans leur pays, qu’ils ont fui. Des représentants des demandeurs d’asile ont déposé un recours devant la justice fédérale, qui n’a pas encore résolu cette situation.