Écrire Demandez la libération d’un blogueur et de son assistante

Le blogueur Nguyen Huu Vinh et son assistante Nguyen Thi Minh Thuy sont détenus sans inculpation au Viêt-Nam depuis mai 2014, ce qui est contraire au droit national. La famille et l’avocat du blogueur lui ont rendu visite fin octobre dernier et ont communiqué des éléments qui font craindre pour l’état de santé et les conditions de détention de cet homme.

Nguyen Huu Vinh a cofondé en 2007 le blog populaire Anh Ba Sam, connu pour ses articles critiques envers la Chine et le gouvernement vietnamien. Lui et son assistante Nguyen Thi Minh Thuy ont été arrêtés en mai 2014 au titre de l’article 258(2) du Code pénal vietnamien pour « abus des libertés démocratiques », infraction passible de sept ans d’emprisonnement. L’acte de mise en accusation a été rédigé en février 2015. Les charges retenues ont un lien avec deux autres blogs politiques – Dan Quyen (Les droits des citoyens) et Chep Su Viet (Écrire l’histoire du Viêt-Nam) – qui critiquent les politiques et les représentants du gouvernement, et qui ont été fermés par les autorités. Ce document indique que ces deux sites internet avaient enregistré plus de 3,7 millions de vues.

Aux termes du droit vietnamien, les personnes inculpées au titre de l’article 258(2) peuvent être maintenues en détention pendant six mois maximum avant leur procès, puis pendant 90 jours maximum une fois l’acte de mise en accusation rédigé, le temps de préparer l’ouverture du procès. Néanmoins, dans cette affaire, aucune date d’audience n’a été fixée alors que les accusés sont détenus depuis 17 mois.

La famille de Nguyen Huu Vinh s’est adressée aux autorités pour réclamer la libération de cet homme et de Nguyen Thi Minh Thuy, en vain. Fin octobre, le blogueur a expliqué à ses proches et à son avocat venus lui rendre visite qu’il présentait des rougeurs sur tout le corps mais qu’il n’avait reçu aucun traitement adapté.

Nguyen Huu Vinh est un ancien policier et le fils d’un ancien haut-fonctionnaire et membre du Parti communiste, actuellement au pouvoir, qui occupait la fonction d’ambassadeur du Viêt-Nam dans l’ex URSS. Il est marié et père de deux enfants. Nous ne disposons que de peu d’informations au sujet de son assistante Nguyen Thi Minh Thuy, qui est décrite dans l’acte de mise en accusation comme divorcée et mère de deux enfants. Ces deux personnes sont des prisonniers d’opinion, détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression.

Le Viêt-Nam est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Pourtant, ce droit fait l’objet d’une forte restriction en droit et en pratique dans ce pays. Des articles du Code pénal vietnamien de 1999 portant sur la sécurité nationale et formulés en termes vagues sont fréquemment utilisés pour ériger en infraction des opinions ou activités pacifiques dissidentes. Les personnes qui prônent un changement politique pacifique, critiquent les politiques gouvernementales ou appellent au respect des droits humains sont souvent prises pour cible. Les autorités ont couramment recours à l’article 258 (abus des libertés démocratiques pour nuire aux intérêts de l’État, et aux droits légitimes et intérêts des organisations et/ou des citoyens) pour arrêter, poursuivre en justice et emprisonner les dissidents qui mènent des activités militantes pacifiques, y compris les blogueurs, les militants luttant pour les droits fonciers, les droits du travail ou la justice sociale, les militants politiques, les adeptes de certaines religions, les défenseurs des droits humains, et même certains paroliers.

Au Viêt-Nam, les conditions de détention sont misérables, la nourriture et les soins médicaux qui y sont fournis ne respectant pas l’Ensemble de règles minima des Nations unies pour le traitement des détenus et d’autres normes. Les prisonniers d’opinion sont détenus à l’isolement comme punition, parfois pendant de longues périodes. Ils sont également victimes d’autres mauvais traitements, notamment des passages à tabac par des codétenus sans que les gardiens de prison n’interviennent. Certains sont fréquemment transférés d’une prison à une autre, bien souvent sans que leurs familles en soient informées. Plusieurs prisonniers d’opinion ont entamé des grèves de la faim pour protester contre les traitements abusifs et les conditions de détention misérables qui leur étaient infligées.

Action terminée

Toutes les infos
Toutes les actions

L’avortement est un droit. Parlementaires, changez la loi !

L’avortement est un droit humain et un soin de santé essentiel pour toute personne pouvant être enceinte. Ceci sonne comme une évidence ? Et bien, ce n’est pourtant pas encore une réalité en (…)

2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit