Écrire Demandez la libération d’une enseignante d’université

Stella Nyanzi, une enseignante d’université ougandaise, a été arrêtée le 7 avril puis inculpée d’outrage au président et de violation du droit de celui-ci à la vie privée. Elle est maintenue en détention dans l’attente d’une audience prévue pour le 25 avril et pourrait faire l’objet d’une évaluation psychiatrique.

Stella Nyanzi, une enseignante d’université, a été arrêtée et placée en détention le 7 avril pour avoir critiqué le président sur les réseaux sociaux. Le 10 avril, un tribunal l’a inculpée d’outrage au président sur les réseaux sociaux et de violation du droit de celui-ci à la vie privée, en vertu de la Loi de 2011 relative à l’utilisation abusive de l’informatique. Elle a plaidé non coupable et a été placée en détention provisoire jusqu’au 25 avril, date à laquelle elle doit comparaître. Sa détention prolongée et les poursuites engagées à son égard sont contraires aux obligations qui incombent à l’Ouganda aux termes de sa Constitution et du droit international relatif aux droits humains, qui garantit le droit à la liberté, notamment d’expression.

À l’audience pendant laquelle Stella Nyanzi a été inculpée, le procureur a sollicité une évaluation de sa santé mentale. À l’appui de sa requête, il a déclaré que des éléments attestaient que Stella Nyanzi avait été une patiente de l’hôpital Butabika, un établissement psychiatrique public et qu’elle présentait des antécédents psychiatriques. Les avocats de la défense ont demandé davantage de temps pour répondre aux allégations du procureur car les informations présentées à la charge de leur cliente ne leur avaient pas été communiquées. Le magistrat a accepté et a ajourné ce point au 25 avril.

Amnesty International considère Stella Nyanzi comme une prisonnière d’opinion, détenue seulement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression.

Stella Nyanzi a été arrêtée moins de deux mois après avoir commencé à critiquer Mme Museveni, l’épouse du président, également ministre de l’Éducation et des Sports, parce que l’État ne fournit pas de serviettes hygiéniques à toutes les filles scolarisées. Il s’agit pourtant de l’une des promesses formulées par le président Museveni il y a un an et demi, lorsqu’il faisait campagne pour être réélu. Le 14 février, Mme Museveni a informé le Parlement que l’État n’avait pas les moyens d’acheter des protections périodiques.

Stella Nyanzi a organisé une collecte publique de fonds en vue de permettre aux jeunes filles de s’en procurer ; son action a permis de récolter des milliers de dollars et de faire connaître largement le problème auprès des Ougandais, aussi bien sur place qu’à l’étranger.

Le 6 mars, la police a interrogé Stella Nyanzi au sujet de ses critiques à l’égard du président Museveni et de son épouse et, une semaine plus tard, l’a empêchée d’embarquer sur un vol à destination des Pays-Bas, où elle devait participer à un colloque universitaire. Dans une interview rare, diffusée à la télévision le 30 mars, Mme Museveni a déclaré qu’elle avait pardonné à Stella Nyanzi, ce qui n’a pas empêché l’arrestation de celle-ci quelques jours plus tard.

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