Des trafiquants présumés harcèlent et menacent les membres du Front de défense « Sauvons Chaparrí », qui vise à protéger la réserve écologique de Chaparrí, au Pérou. Ceux-ci craignent pour leur sécurité.
En janvier et février 2018, les membres du Front de défense « Sauvons Chaparrí » ont indiqué à Amnesty International que des personnes les harcelaient en les menaçant de les attaquer ou de les priver de leurs terres et qu’ils étaient surveillés par des trafiquants présumés dans le village de Santa Catalina de Chongoyape, à l’intérieur de la réserve écologique de Chaparrí. Le Front de défense est composé d’habitants du village et de membres de l’Association pour la conservation de la nature et du tourisme durable à Chaparrí (ACOTURCH). Ces militants se consacrent à la défense et à la conservation de la réserve.
Les habitants du village qui font partie du Front de défense ont déclaré publiquement qu’ils avaient été la cible, au cours des trois dernières années, de harcèlement, de violences physiques et verbales, de surveillance, de séparation arbitraire de leur communauté et de menaces de mort de la part de personnes étrangères à celle-ci. Le 30 décembre 2017, la situation est devenue extrêmement grave : quatre individus non identifiés ont tué José Napoleón Tarrillo Astonitas à son domicile en le rouant de coups et en l’étranglant en présence de son épouse, Flor Vallejos. Cet homme s’opposait à l’entrée de personnes étrangères au village et avait déjà été menacé de mort pour cette raison. L’enquête judiciaire sur son meurtre n’a donné aucun résultat jusqu’à présent et Flor Vallejos a dû fuir le village en janvier car elle continuait d’être la cible de menaces, étant le seul témoin du crime. Depuis le meurtre de José Tarrillo, les menaces et le harcèlement visant les membres du Front de défense « Sauvons Chaparrí » se sont intensifiés. Selon des informations rendues publiques, le ministère de l’Intérieur a demandé au préfet de la région d’ordonner des mesures de protection en faveur d’un certain nombre de personnes, dont des membres du Front de défense. Cependant, les personnes concernées ne savent toujours pas quelles mesures ont été demandées car, selon elles, aucune n’a encore été mise en place.
Les membres du Front de défense ont déclaré à Amnesty International que, depuis 2015, des personnes étrangères au village de Santa Catalina de Chongoyape achètent et vendent des terres dans le but de les négocier avec des entreprises qui les utiliseraient à d’autres fins que la conservation de la réserve.