Les défenseurs des droits humains azerbaïdjanais et anciens prisonniers d’opinion Leyla et Arif Yunus se voient empêcher de quitter leur pays en vue d’obtenir des soins médicaux urgents tandis que leur état de santé se dégrade. Le 4 mars prochain, une cour d’appel décidera ou non de lever l’interdiction de voyager qui les concerne.
Le 13 août 2015, les défenseurs des droits humains bien connus Leyla Yunus et Arif Yunus ont été condamnés respectivement à huit et sept ans et demi de prison en raison de leur militantisme. Les accusations portées contre eux étaient fabriquées de toutes pièces et tous deux ont été reconnus comme des prisonniers d’opinion.
Arif et Leyla Yunus ont finalement été remis en liberté conditionnelle pour raisons médicales le 12 novembre et le 9 décembre respectivement. Parmi les conditions qui leur ont été imposées figurait une interdiction de voyager. Ils sont également accusés, sans aucun fondement, de « haute trahison », ce dont ils devront répondre devant un autre tribunal.
Lors d’un entretien avec Amnesty International le 29 février dernier, les deux militants ont expliqué que leur état de santé se dégradait de jour en jour et qu’ils ne recevaient pas les soins médicaux adaptés en Azerbaïdjan. Arif Yunus a eu deux attaques en avril 2014 et a besoin d’un suivi médical régulier. Il présente aussi une grosseur sur la tête mais les médecins n’ont pas pu établir de diagnostic. Leyla Yunus souffre d’hépatite C, de diabète et de calculs biliaires, pour lesquels elle doit se faire opérer d’urgence. Ils ont expliqué que les médecins leur avaient refusé tout traitement, craignant des représailles de la part des autorités. Leyla Yunus a ajouté qu’ils l’avaient humiliée lorsqu’elle s’était plainte de son état de santé, en lui disant qu’elle était « une espionne arménienne et [qu’elle] ne [méritait] pas mieux ».
En février, le couple a adressé une requête à un tribunal de Bakou, la capitale du pays, pour faire lever l’interdiction de voyager les concernant pour des raisons humanitaires. Le tribunal a rejeté cette demande le 11 février. Les deux militants ont alors saisi la cour d’appel, qui se prononcera le 4 mars prochain.