Créée en 1976, l’Assemblée permanente de défense des droits humains (APDH) est une confédération d’avocat·e·s et de défenseur·e·s des droits humains volontaires de toute la Bolivie qui proposent gratuitement une aide juridique aux victimes d’atteintes aux droits humains et diffusent des informations sur l’état de droit, la justice et l’impunité dans le pays.
Amnesty International a dénoncé le harcèlement, la stigmatisation et les menaces que subissent régulièrement les défenseur·e·s des droits humains de Bolivie de la part des autorités. En 2018, l’organisation a publié une déclaration publique au sujet d’Amparo Carvajal, qui a fait l’objet d’accusations infondées d’infractions pénales.
Selon des membres du personnel de l’APDH, cette organisation s’occupe de 10 à 15 personnes par jour, qui se présentent à son siège de La Paz pour demander des conseils et une aide juridiques. L’APDH a également des représentant·e·s dans chaque département du pays. Le 2 juin, environ 50 personnes ont fait irruption dans ses locaux et ont forcé trois juristes bénévoles et la personne responsable du secrétariat à quitter les lieux. Les informations disponibles laissent penser que des personnalités liées au parti politique au pouvoir sont impliquées.
En 2021, puis en 2022, celui-ci a tenté de révoquer le statut de présidente de l’APDH d’Amparo Carvajal et d’empêcher son enregistrement auprès de l’administration fiscale.
Depuis la descente dans ses locaux, plusieurs documents importants de l’APDH semblent avoir été volés, détruits ou emportés ailleurs. L’APDH travaille sur plusieurs cas de violations graves des droits humains.
Des représentant·e·s juridiques de l’APDH ont déposé une plainte auprès du parquet à la suite de la descente dans ses locaux. Néanmoins, le procureur a refusé d’enregistrer cette plainte et n’a pas ouvert d’enquête sur ces faits.
Des membres du personnel de l’APDH ont indiqué à Amnesty International que des représentant·e·s du bureau du médiateur des droits humains étaient venus voir le campement d’Amparo Carvajal devant les locaux de l’organisation mais n’avaient pas fait grand chose pour obtenir leur réintégration dans les lieux. Les autorités n’ont pas non plus fourni de services médicaux ni sanitaires aux défenseur·e·s des droits humains qui campent devant le siège de l’APDH.