Le 4 novembre 2018, la Cour d’appel de Bahreïn a condamné le leader de l’opposition et prisonnier d’opinion Ali Salman à la détention à perpétuité. La cour a annulé le précédent acquittement et l’a accusé, ainsi que deux autres personnes, d’avoir transmis au Qatar des informations sensibles en termes de sécurité.
Le 4 novembre 2018, la Haute Cour criminelle d’appel de Manama, capitale de Bahreïn, a condamné le cheikh Ali Salman, secrétaire général de la Société nationale islamique Al Wefaq, principal parti d’opposition du pays, à la réclusion à perpétuité. Ali Salman et ses deux coaccusés ont été déclarés coupables d’avoir « échangé des renseignements avec un pays étranger [le Qatar] et avec ceux qui servent ses intérêts pour perpétrer des actes hostiles contre Bahreïn, et pour nuire à sa position militaire, politique et économique et porter atteinte à ses intérêts nationaux » et « communiqué et divulgué des secrets défense à une puissance étrangère, diffusé des informations tendancieuses et des déclarations sur la situation interne à Bahreïn dans le but de saper son prestige et sa position ».
Ses deux coaccusés, Ali al Aswad, ancien député d’al Wefaq, et Hassan Sultan, membre du parti dont la nationalité a été révoquée en janvier 2015, ont été jugés par contumace.
Ali Salman est détenu à la prison de Jaww, au sud de Manama. Il devait être libéré fin décembre, ayant purgé sa peine de quatre ans de prison prononcée dans le cadre d’une autre affaire liée à ses discours pacifiques.
Le procès des trois hommes s’est ouvert le 27 novembre 2017. Le 21 juin 2018, un tribunal de première instance les a acquittés, mais le parquet a fait appel du jugement. Les accusations se fondaient sur des conversations téléphoniques enregistrées qui ont eu lieu en 2011 entre Ali Salman et le cheikh Hamad Bin Jassim Bin Jabr Al Thani, alors Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, que le gouvernement américain avait envisagé comme médiateur lors du soulèvement de 2011.