Nazanin Zaghari Ratcliffe, une Irano-Britannique travaillant pour une organisation caritative, est incarcérée depuis le 3 avril dans un centre de détention tenu secret à Kerman, dans le sud de l’Iran. Elle est privée d’avocat et n’a que des contacts limités avec sa famille. Elle a été détenue à l’isolement jusqu’au 18 mai. Les autorités ne lui permettent pas de bénéficier de l’assistance consulaire du Royaume-Uni.
Nazanin Zaghari Ratcliffe, chef de projet à la fondation Thomson Reuters, une organisation caritative qui œuvre en faveur du progrès socioéconomique, du journalisme indépendant et de l’état de droit, a été arrêtée le 3 avril à l’aéroport Imam Khomeini de Téhéran par des agents faisant partie, semble-t-il, des pasdaran (gardiens de la révolution). Venue voir sa famille à Téhéran, elle s’apprêtait à rentrer au Royaume-Uni avec sa fille en bas âge, Gabriella Ratcliffe. Avant d’être placée en détention, elle a pu laisser sa fille à ses parents, qui l’avaient accompagnée à l’aéroport. Les autorités ont confisqué le passeport de l’enfant, qui est de nationalité britannique.
Nazanin Zaghari Ratcliffe a apparemment été placée dans un centre de détention de Téhéran pendant une semaine avant d’être emmenée dans un centre de détention tenu secret à Kerman, dans le sud du pays. Le lendemain de son arrestation, ses proches sont retournés à l’aéroport afin de savoir ce qu’il était advenu d’elle mais les autorités ne leur ont pas indiqué les raisons de son arrestation et de sa détention ni fourni d’autre information. Nazanin Zaghari Ratcliffe n’a pu appeler sa famille pour la première fois, et ce brièvement, que trois ou quatre jours après son arrestation. En outre, elle n’a pas été autorisée à donner de détails, notamment à indiquer où elle se trouvait. Plus d’une semaine après son arrestation et à la suite de ses nombreuses demandes, sa famille a enfin reçu un appel d’un agent qui, sans se présenter, a déclaré que Nazanin Zaghari Ratcliffe était détenue dans la ville de Kerman. Ses proches ont ensuite appris d’un autre agent non identifié qu’elle avait été arrêtée pour des « raisons liées à la sécurité nationale ». Cependant, elle n’a pas encore été inculpée, semble-t-il. Depuis son arrestation, elle est privée d’avocat et Amnesty International craint qu’elle n’ait été forcée à faire des « aveux ». Nazanin Zaghari Ratcliffe a été autorisée à voir sa famille, y compris sa fille, pour la première fois le 11 mai dans une chambre d’hôtel de Kerman. Cette rencontre, qui a duré plus de deux heures, s’est déroulée en présence des forces de sécurité. Nazanin Zaghari Ratcliffe a pu passer quelques courts appels à ses proches en Iran mais pas parler à son époux, qui se trouve au Royaume-Uni.