Tashi Wangchuk, un jeune Tibétain qui milite en faveur de l’enseignement en tibétain, a été arrêté et inculpé d’« incitation au séparatisme » ; il est privé d’avocat et n’a aucun contact avec sa famille. S’il est déclaré coupable, il risque jusqu’à 15 ans de réclusion.
Tashi Wangchuk, 30 ans, est détenu par les autorités chinoises depuis le 27 janvier 2016 à Yushu, dans la province du Qinghai (ouest de la Chine). Selon la Campagne internationale pour le Tibet, sa famille a été informée qu’il serait détenu jusqu’au 24 mars 2016 lorsqu’elle a reçu le document indiquant qu’il avait été inculpé d’« incitation au séparatisme ». Elle ignore où il se trouve et ne peut pas lui fournir d’avocat.
Tashi Wangchuk plaide en faveur de la généralisation de l’enseignement en tibétain dans les régions habitées par des Tibétains. Actuellement, l’enseignement est dispensé uniquement en mandarin. Tashi Wangchuk a fait part sur les réseaux sociaux de sa crainte que de nombreux enfants tibétains soient incapables de parler couramment leur langue maternelle et que la culture tibétaine disparaisse peu à peu. En 2015, le New York Times a publié un article et produit un court métrage documentaire sur les démarches infructueuses entreprises par ce jeune homme pour contester devant les tribunaux les politiques gouvernementales sur l’enseignement des langues. A Tibetan’s Journey for Justice raconte son voyage à Pékin, où il a tenté d’obtenir un appui juridique pour engager des poursuites à l’encontre des autorités locales en raison de l’absence d’enseignement en tibétain dans les écoles. Le film montrait qu’aucun cabinet d’avocat ne voulait se charger de l’affaire et que les médias refusaient d’en parler.