Écrire Détention au secret d’un militant depuis le 2 septembre

Salim al Maliki, un défenseur des droits humains saoudien, a été arrêté arbitrairement et est détenu au secret depuis quatre semaines. Il semble qu’il ait été arrêté uniquement pour avoir milité pacifiquement contre les expulsions dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite.

Salim al Maliki, un enseignant et défenseur des droits humains saoudien de 32 ans, a été arrêté le 2 septembre dans le gouvernorat de Bani Malik (également connu sous le nom de Al Dayer), dans la région de Jazan, au sud-ouest de l’Arabie saoudite, à la frontière avec le Yémen. Il est détenu au secret dans le Département des enquêtes criminelles (CID) de la ville de Jazan, la capitale de la région.

Selon des informations reçues par Amnesty International, Salim al Maliki a été arrêté par des garde-frontières, alors que ces derniers n’avaient pas présenté de mandat, au poste de contrôle d’Al Qahda dans le gouvernorat de Bani Malik. Il a été emmené dans un poste de police d’Al Zaydan, une autre ville du gouvernorat de Bani Malik, où il a été détenu environ 24 heures avant d’être transféré au CID de la ville de Jazan le 3 septembre. Salim al Maliki n’a pas été inculpé et n’a pas pu bénéficier de l’assistance d’un avocat depuis son arrestation. Il a été privé de contact avec sa famille tout au long de sa détention.

Il semble que Salim al Maliki ait été arrêté uniquement pour son militantisme pacifique en faveur des droits humains et contre les expulsions de tribus dans la région de Jazan. Son militantisme s’exprimait entre autres par le biais de publications sur Twitter, parmi lesquelles notamment une vidéo qu’il a publiée qui montrerait l’expulsion des membres d’une tribu de leurs domiciles en août 2016.

La détention au secret de Salim al Maliki le rend vulnérable à la torture ou aux mauvais traitements.

Selon des informations reçues par Amnesty International, Salim al Maliki a commencé à militer contre les expulsions aux alentours de mai 2016. Il a également réuni, au moyen de vidéos et de publications sur Twitter, des informations sur les expulsions de tribus dans la région et, avant son arrestation, il avait reçu des appels téléphoniques des garde-frontières et d’agents de la Direction générale des enquêtes (GDI, ou al Mabahith), le menaçant de l’arrêter s’il ne mettait pas fin à ses activités militantes et qu’il ne supprimait pas son compte Twitter.

Issa al Nukheifi, un autre défenseur des droits humains, a été arrêté en 2012 après avoir déclaré à la télévision que les autorités locales de la région de Jazan s’étaient rendues coupables de corruption et de nombreuses violations des droits humains, en particulier de l’expulsion forcée des habitants de la zone frontalière avec le nord du Yémen en 2009. Le 29 avril 2013, Issa al Nukheifi a été condamné par le tribunal pénal spécial, un tribunal chargé des affaires liées à la sécurité et au terrorisme, à trois ans de prison et à une interdiction de voyager de quatre ans, après avoir été déclaré coupable, entre autres choses, d’« incitation à la désobéissance envers le dirigeant et de remise en question de sa légitimité » et d’« avoir accusé les institutions et les fonctionnaires de carences dans l’exercice de leurs devoirs envers le peuple ».
Le tribunal a aussi ordonné la fermeture de ses comptes sur Facebook et Twitter. Il a comparu devant une cour d’appel du tribunal pénal spécial en juin 2013. Le juge lui a déclaré que sa condamnation avait été maintenue et que sa peine de prison avait été augmentée pour atteindre trois ans et huit mois d’emprisonnement. Issa al Nukheifi a été libéré le 6 avril 2016 après avoir purgé l’intégralité de sa peine de prison. Il demeure sous le coup d’une interdiction de voyager pendant quatre ans et d’utiliser les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter.

Depuis 2011, les autorités saoudiennes prennent pour cible les militants de la société civile et les défenseurs des droits humains, et utilisent la détention arbitraire, les tribunaux ainsi que d’autres mesures administratives telles que des interdictions de voyager, afin de les harceler, de les intimider et d’entraver leur travail en faveur des droits humains. Cette répression des défenseurs des droits humains s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne menée par le gouvernement pour réduire au silence ses détracteurs afin de les empêcher de révéler, directement ou indirectement, les violations des droits humains commises par ses représentants.

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