La santé d’Ali Shariati, un prisonnier d’opinion iranien, se détériore rapidement. Il a entamé une grève de la faim le 31 octobre pour exiger sa libération. Il purge une peine de cinq ans d’emprisonnement à laquelle il a été condamné à l’issue d’un procès inique en raison de ses activités militantes pacifiques, notamment pour avoir participé à une manifestation pacifique condamnant des attaques à l’acide contre des femmes.
Ali Shariati, un prisonnier d’opinion et militant de la société civile de 30 ans, a entamé une grève de la faim le 31 octobre, lorsqu’il a été arrêté et conduit à la prison d’Evin, à Téhéran, pour purger sa peine de cinq ans d’emprisonnement. Il a cessé de boire de l’eau le 5 novembre. Son état de santé s’est rapidement détérioré et il a eu des difficultés à respirer et a souffert de tachycardie, de graves chutes de tension, d’une forte densité sanguine, de douleurs rénales et de troubles de l’élocution. Il a perdu connaissance à plusieurs reprises. Le bureau du procureur refuse toujours de le libérer et a fait savoir à sa famille « qu’il lui était égal qu’il meure ».
Ali Shariati avait été arrêté le 18 février 2015. Pendant les cinq mois qui ont suivi, il a été maintenu en détention à l’isolement à la section 209 de la prison d’Evin, où il a été soumis à d’intenses interrogatoires au cours desquels il n’a pas pu consulter un avocat. Il a rencontré son avocat pour la première fois lors de son procès qui s’est déroulé en deux audiences très brèves le 20 juin et le 31 août 2015. En septembre 2015, il a été condamné à 12 ans et neuf mois d’emprisonnement par la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Il a été déclaré coupable de plusieurs chefs d’accusation, notamment « rassemblement et collusion dans l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale », « propagande contre le régime », « outrage au Guide suprême vénéré » et « outrage au Président ».
Les charges retenues contre lui étaient liées uniquement à ses activités militantes pacifiques, et il était notamment poursuivi pour avoir participé à une manifestation pacifique devant le Parlement en 2014 pour condamner une série d’attaques à l’acide contre des femmes qui avaient eu lieu dans la ville d’Ispahan (centre de l’Iran) ; pour avoir participé à des rassemblements pacifiques devant la prison d’Evin en solidarité avec des prisonniers politiques ; pour avoir distribué, dans les rues de Téhéran, des paquets contenant du chocolat et une feuille de papier verte demandant la libération des dirigeants d’opposition Mehdi Karroubi et Mir Hossein Mousavi, ainsi que la femme de ce dernier, Zahra Rahnavard ; pour avoir publié sur ses comptes Facebook et Telegram des informations sur la répression des manifestations pacifiques et d’autres violations des droits humains commises en Iran ; et pour avoir été en contact avec le service en persan de la BBC et des militants des droits humains à l’étranger.
Le 10 juillet 2015, il a été transféré à la section 8 de la prison d’Evin et y a été détenu jusqu’à mai 2016, lorsqu’il a obtenu une permission de sortie. En juin 2016, il a été informé que la 54e chambre de la cour d’appel de Téhéran l’avait acquitté de tous les chefs d’accusation sauf des accusations de « rassemblement et collusion dans l’intention de porter atteinte à la sécurité nationale » et que sa peine d’emprisonnement avait par conséquent été ramenée de 12 à cinq ans.