Environ 200 personnes à Oulan-Bator risquent de se retrouver sans abri, les projets d’urbanisme ayant été suspendus. Les appartements sont devenus inhabitables, car les tuyaux de chauffage, les fenêtres et les portes ont été retirés et des déchets ont été déversés dans le bâtiment. Ces personnes, notamment des personnes souffrant de handicaps, des personnes âgées et des familles avec de jeunes enfants ont besoin d’une solution de relogement d’urgence adaptée.
Entre février et avril 2015, au moins 28 familles ont quitté le bâtiment numéro 3 de la 10e unité (khoroo) du district de Sukhbaatar, à Oulan-Bator. Des promoteurs privés avaient promis aux résidents de leur fournir de nouveaux appartements dans le bâtiment qui devait être reconstruit. Le nouveau bâtiment devait remplacer le bâtiment existant qui selon les autorités est mal construit. Certains habitants qui ont accepté cette offre ont indiqué à Amnesty International que les promoteurs leur ont demandé de retirer les fenêtres, les portes et les tuyaux de chauffage, dans le but de pousser d’autres personnes à partir et de montrer qu’ils étaient partis de leur propre gré. Le bâtiment a été endommagé et a par la suite été vandalisé davantage : des tuyaux et du matériel ont été retirés et des déchets ont été déposés dans le bâtiment par des passants.
Des chercheurs d’Amnesty International se sont rendus dans le bâtiment en mars 2016 et ont rencontré certains des habitants. Le bâtiment est maintenant inhabitable pour les personnes n’ayant pas quitté les lieux. Ceux qui ont accepté de partir ont reçu de l’argent pour payer un loyer pendant un an. Cependant, presque un an plus tard, les travaux pour la construction du nouveau bâtiment n’ont pas commencé et ceux qui étaient partis doivent choisir entre retourner dans leur appartement endommagé du bâtiment numéro 3 ou se retrouver sans abri. Parmi les familles qui n’étaient pas parties, qui comptent un homme souffrant d’un handicap et des familles avec de jeunes enfants et notamment un bébé de six mois, cinq n’avaient pas d’autre endroit où aller pendant l’hiver. Au moins 12 des familles qui ont refusé l’argent proposé pour payer un loyer sont parties, car les conditions étaient insoutenables, mais prévoient de retourner dans le bâtiment en avril, lorsqu’il fera plus chaud.
Les habitants ont appelé les autorités mongoles à demander à ce que le chauffage soit rebranché et à ce que le bâtiment soit remis en état, mais aucune mesure efficace n’a été prise. Tous les efforts visant à trouver une solution de logement de long terme pour les habitants ont été interrompus, les résidents cherchant à faire suspendre les activités de l’entreprise dans leur bâtiment par le tribunal administratif.