En Chine, deux défenseurs des droits du travail ont été libérés, mais trois autres demeurent en détention, uniquement en raison de leurs actions légitimes en faveur des droits des travailleurs dans la province du Guangdong, dans le sud-est du pays. Ces remises en liberté laissent à penser que l’attention portée à leur situation a pu avoir un impact. Il faut encore se mobiliser pour ceux qui restent derrière les barreaux.
Le 10 janvier, Zeng Feiyang, directeur du Centre des travailleurs de Panyu et l’un des dirigeants syndicaux les plus influents de la région, ainsi que le militant Meng Han, ont été arrêtés officiellement pour avoir « rassemblé une foule en vue de troubler l’ordre public ». Le militant He Xiaobo a également été interpellé pour détournement de fonds. Ils avaient déjà été arrêtés le 4 décembre, tout comme Zhu Xiaomei, libérée sous caution le 2 février, et Tang Jian, lui aussi remis en liberté. Les militants Deng Xiaoming et Peng Jiayong ont été relâchés le 10 janvier.
Zeng Feiyang et Meng Han se trouvent au Centre de détention n°1 de la ville de Guangzhou, tandis que He Xiaobo est enfermé au centre de détention du district de Nanhai, à Foshan. Aucun d’entre eux n’a pu consulter son avocat depuis leur première arrestation, en violation de la législation chinoise.
Leur arrestation et leur détention s’inscrivent dans le cadre d’une répression coordonnée visant le mouvement de défense des droits des travailleurs dans la province du Guangdong, alors que les tensions industrielles se durcissent dans la région. Trente-trois autres militants ont été interrogés dans le cadre de cette répression, puis libérés. Les médias officiels semblent mener une campagne de dénigrement contre les militants. Plusieurs les accusent d’inciter les travailleurs à entrer en grève et d’accepter des fonds d’organisations étrangères.