Farid al Atrash et Issa Amro, deux défenseurs palestiniens des droits humains, sont poursuivis devant un tribunal militaire israélien dans le cadre d’une affaire liée à leur droit aux libertés d’expression et de réunion. S’ils sont déclarés coupables, ils risquent d’être condamnés à une peine d’emprisonnement. Le 23 novembre, lors d’une audience, leur avocat a demandé que plusieurs charges soient abandonnées, et l’audience a été reportée au 21 décembre.
Des habitants et militants palestiniens de la ville d’Hébron, en Cisjordanie occupée, ont organisé une marche de protestation pacifique le 26 février, afin de marquer les 22 ans de la fermeture de la rue Shuhada, située dans la vieille ville, par les autorités israéliennes. Ils demandaient également la suppression des restrictions discriminatoires imposées à la liberté de mouvement des Palestiniens dans la ville.
Pendant cette manifestation, les forces israéliennes ont utilisé des bombes sonores et du gaz lacrymogène contre les manifestants et ont arrêté Farid al Atrash, un avocat. Ce dernier a plus tard comparu devant un tribunal militaire de la base militaire d’Ofer, près de Ramallah. Il était notamment accusé d’avoir participé à une manifestation illégale et d’avoir attaqué des soldats.
Farid al Atrash a déclaré qu’il brandissait pacifiquement une affiche devant des soldats israéliens lorsqu’il a été poussé et traîné au sol, puis violemment arrêté par plusieurs soldats. Ses dires sont confirmés par une vidéo de son arrestation.
Issa Amro, le responsable de l’organisation Jeunes contre les colonies, a été arrêté le 29 février par des policiers israéliens alors qu’il se trouvait au centre qu’il gère à Hébron. Initialement arrêté pour le rôle qu’il a joué dans la manifestation du 26 février, il a été accusé de 18 infractions le 7 juin, parmi lesquelles « insultes à un soldat » et « agression ». Certaines de ces accusations concernent des faits remontant à 2010. Issa Amro nie tous ces chefs d’accusation et affirme qu’il a été frappé deux fois par des policiers israéliens pendant sa détention. Il a également été menacé et harcelé par des membres de l’armée et de la police israéliennes et par des colons israéliens.
Le 23 novembre, lors d’une audience devant le tribunal militaire d’Ofer, l’avocat d’Issa Amro et de Farid al Atrash a demandé que plusieurs des charges retenues contre Issa Amro soient abandonnées en raison de leur ancienneté et parce que certaines d’entre elles proviennent de dossiers classés de la police. Les chefs d’accusation pesant sur Farid al Atrash n’ont pas été évoqués. Le ministère public a demandé du temps pour répondre à cette demande et l’audience a été reportée au 21 décembre. Amnesty International pense que les chefs d’accusation retenus contre ces deux hommes sont infondés et liés uniquement à leur travail en tant que défenseurs des droits humains.