Les militants Xu Lin et Liu Sifang ont été placés en détention pour des infractions pénales en septembre 2017, car ils sont soupçonnés d’avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public ». Ces dernières années, les deux hommes ont diffusé de nombreuses chansons sur les droits humains et la démocratie. Ils risquent de subir des actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements.
Les militants auteurs-compositeurs-interprètes Xu Lin et Liu Sifang ont été placés en détention depuis le 29 septembre 2017 au centre de détention du district de Nansha, dans la ville de Guangzhou (Canton), pour avoir « cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public ». Xu Lin a été placé en garde à vue alors qu’il rendait visite à sa famille dans le Hunan le 26 septembre et Liu Sifang a été arrêté à son domicile dans la province du Jiangxi le lendemain. La police a fouillé leurs domiciles et saisi leurs ordinateurs et téléphones.
Liu Sifang a déclaré à son avocat lors d’une visite le 13 octobre qu’il avait été interrogé pendant 48 heures d’affilée. Il a ajouté qu’il n’avait commis aucun crime, affirmant que la diffusion de ses chansons en ligne participe de l’exercice légitime de son droit à la liberté d’expression. Trois jours plus tard, le 16 octobre, l’autorité en charge de sa détention a rejeté la requête de l’avocat de Xu Lin qui souhaitait le rencontrer, arguant que Xu Lin avait écrit une note à sa femme lui demandant de ne pas engager d’avocat pour le représenter. On ignore si l’épouse de Xu Lin a reçu cette note et si Xu Lin l’a rédigée de son plein gré.
Parmi les nombreuses chansons que Xu Lin et Liu Sifang ont diffusées sur Internet, des chansons récentes évoquent la mort de Liu Xiaobo, les avocats en Chine qui luttent pour la justice sociale et le « parti Twitter » - en référence aux abonnés Twitter de Guo Wengui, milliardaire auto-exilé aux États-Unis qui a lancé une campagne en ligne accusant les hauts responsables du Parti communiste d’être corrompus et d’entretenir des maîtresses.
Depuis l’arrestation des deux militants, leurs épouses sont placées sous étroite surveillance et la police les a averties de ne pas engager leurs propres avocats et de ne pas évoquer la détention de leurs époux. Aux termes du Code de procédure pénale chinois, la police doit décider avant 37 jours, c’est à dire avant la fin de cette période de détention pour des infractions pénales, si elle soumet cette affaire au procureur pour procéder à l’arrestation formelle de ces militants, si elle utilise d’autres mesures restrictives, ou si elle les libère.