Écrire Deux militants ont été tués sur fond d’escalade de la violence

Le 17 janvier, des inconnus armés ont agressé des manifestants à Amatán, dans l’État du Chiapas (sud du Mexique). Noé Jiménez Pablo et José Santiago Gómez Álvarez, deux militants en faveur des droits économiques, sociaux et culturels, et membres du Mouvement indépendant régional des paysans (MOCRI), ont été emmenés et privés de liberté par ces hommes armés. Le lendemain, leurs corps meurtris et sans vie ont été retrouvés dans une benne à ordures non loin. Le gouvernement a réagi en prenant des mesures telles que le déploiement de quelques représentants des forces de l’ordre, mais des membres de la population locale craignent de nouvelles agressions et redoutent que ces mesures ne suffisent pas à les protéger.

Le Mouvement indépendant régional des paysans (MOCRI) est un groupe appartenant à l’organisation non gouvernementale Coordination nationale Plan de Ayala - Mouvement national. Le MOCRI œuvre à la défense des droits humains, en particulier les droits économiques, sociaux et culturels, dans plusieurs États du Mexique.

Le MOCRI mène une action militante de longue date sur Amatán, dans le Chiapas, où le mouvement a dénoncé des faits de corruption et réclamé des améliorations en termes de conditions de vie et de services publics de base pour la population. À la fin 2018, des membres du MOCRI ont lancé une série d’actions de protestation, notamment en établissant un camp au centre du village, afin d’exhorter les autorités à répondre aux besoins de base de la population, et de dénoncer le manque manifeste de volonté de la municipalité de se pencher sur ces questions.

Durant l’année 2018, Amnesty International a recueilli des informations sur une série d’actes de harcèlement et d’agressions visant des membres du MOCRI à Amatán et dans d’autres agglomérations. Au fil de l’année, les attaques sont devenues de plus en plus violentes et ont inclus le recours à des armes contre la population, ainsi que contre des membres et des sympathisants du MOCRI. Amnesty International a contacté le gouvernement mexicain à propos de cette escalade de la violence. Les autorités n’ont pas réagi à ces appels, ni à l’échelon local, ni à l’échelon fédéral.

Les autorités n’ont pas proposé de mesures de sécurité adéquates dans la région, et la présence de quelques soldats et des rares membres de la police locale semble insuffisante compte tenu du degré de violence. Les autorités n’ont pas publiquement fait état des mesures qu’elles prendront afin d’enquêter sur ces événements et d’empêcher que ce genre d’événements ne se reproduisent.

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