Deux défenseurs des droits humains sud-coréens risquent la prison pour leur implication dans des manifestations organisées pour réclamer justice pour les victimes de l’accident du ferry Sewol et leurs familles. Leur procès a commencé le 14 octobre dernier et le verdict devrait être rendu en décembre.
Les célèbres défenseurs des droits humains Park Rae-goon et Kim Hye-jin ont été arrêtés le 14 juillet 2015 pour avoir organisé des manifestations – et y avoir participé – en avril et mai dernier afin de réclamer justice pour les victimes de l’accident du ferry Sewol et leurs familles. Kim Hye-jin a été relâchée le 16 juillet tandis que Park Rae-goon est resté en détention jusqu’à sa libération sous caution le 2 novembre.
Depuis l’accident du Sewol le 14 avril 2014 qui a fait 304 morts, dont bon nombre d’étudiants, les proches de victimes, des groupes de la société civile et des militants ont organisé des rassemblements et des manifestations pour demander une enquête indépendante menée en toute transparence. Park Rae-goon et Kim Hye-jin président le comité directeur de la Coalition nationale sur l’accident du ferry Sewol et ont joué un rôle majeur dans l’organisation des manifestations.
Ces rassemblements étaient dans leur grande majorité pacifiques, mais lors d’une veillée organisée le 16 avril dernier pour commémorer le premier anniversaire de l’accident, la police a bloqué les rues et employé des moyens de répression excessifs contre les manifestants, déclenchant de violents affrontements. Selon les avocats de Park Rae-goon et Kim Hye-jin, aucun élément n’indique que ces deux militants ont encouragé la violence ou pris part aux affrontements, et leur arrestation semble constituer une manœuvre de la part du gouvernement afin de réduire au silence ceux qui cherchent la vérité au sujet de l’accident du Sewol.
Park Rae-goon est l’un des défenseurs des droits humains les plus influents en Corée du Sud, militant depuis plus de 30 ans contre les expulsions forcées et en faveur des droits du travail, des droits des migrants et de la liberté d’expression, entre autres. Kim Hye-jin milite elle aussi depuis de nombreuses années pour les droits du travail en Corée du Sud.