Un militant politique papou a été arrêté en raison de ses activités politiques pacifiques. Inculpé de « rébellion » (makar), il encourt la réclusion à perpétuité. Un autre militant politique papou, inculpé de coups et blessures, est passible de 32 mois d’emprisonnement.
Quinze militants politiques du Comité national de Papouasie occidentale (KNPB) et du Parlement du peuple mimika (PRDM) ont été arrêtés le 5 avril lors d’une prière collective pacifique organisée à l’arrière de l’église GKII Jemaat Gologota, dans le village d’Utikini (district de Kuala Kencana, province de Papouasie). La police de Mimika a libéré sans inculpation 13 d’entre eux au bout de deux jours. Cependant, le chef de la section de Mimika du KNPB, Steven Itlay, a été inculpé de « rébellion » en vertu de l’article 106 du Code pénal indonésien ; il encourt la réclusion à perpétuité. Un autre militant et membre du KNPB, Jus Wenda, a été inculpé de coups et blessures sur la personne du chef de la police de Mimika en vertu de l’article 351(1) du Code pénal. Cet homme, qui nie tout acte de violence, est passible de 32 mois d’emprisonnement. Les deux militants cités sont détenus au quartier général de la police de Mimika (district de Mimika, province de Papouasie).
L’objectif de la prière collective était de soutenir le Mouvement de libération uni pour la Papouasie occidentale (ULMWP), organisme regroupant plusieurs mouvements pacifiques papous en faveur de l’indépendance de la province, afin qu’il soit admis au titre de membre du Groupe mélanésien Fer de lance, une organisation intergouvernementale sous-régionale du Pacifique. La police a affirmé qu’elle avait autorisé la prière mais avait dû disperser le rassemblement par des tirs de sommation avant que quelqu’un ne prononce un discours politique. Elle a détruit de nombreuses banderoles et drapeaux appartenant au KNPB.