Écrire Deux prisonniers d’opinion et sept autres hommes toujours en prison

Deux prisonniers d’opinion sont toujours détenus arbitrairement à Dapaong, dans le nord du Togo. Le 6 juin, la cour d’appel de Kara a rejeté leur demande de libération sous caution. Sept autres hommes demeurent derrière les barreaux en raison de leur participation présumée à des manifestations organisées à Mango en novembre 2015 et avril 2016.
Les prisonniers d’opinion Adamou Moussa et Zékeria Namoro ont été arrêtés le 1er avril après avoir remis en cause la commémoration de l’indépendance du Togo et réclamé justice pour les personnes tuées, maltraitées ou détenues arbitrairement à la suite de manifestations contre un projet de réserve naturelle qui se sont déroulées à Mango en novembre 2015. Inculpés d’« incitation à commettre une infraction », ils sont à la prison de Dapaong. Ils nient pourtant avoir incité au boycott des célébrations. Le juge d’instruction s’est déclaré favorable à leur libération sous caution en mai car il estimait que les charges retenues contre eux n’étaient pas suffisamment graves pour justifier leur détention provisoire prolongée. Le procureur a interjeté appel et, le 6 juin, la cour d’appel de Kara a rejeté la demande de libération sous caution.
Sept autres hommes demeurent derrière les barreaux en raison de leur participation présumée à des manifestations organisées à Mango en novembre 2015 et avril 2016. Ils ont subi des mauvais traitements au moment de leur arrestation et ils ont été obligés de signer des déclarations qu’ils ne comprenaient pas.
Sept personnes ont été tuées au cours des manifestations de novembre 2015 du fait d’un recours arbitraire et excessif à la force et des personnes arrêtées à la suite de ce mouvement de protestation ont été torturées mais aucun des responsables présumés de ces agissements n’a été amené à rendre de comptes.

L’arrestation d’Adamou Moussa et de Zékeria Namoro, en avril 2016, a déclenché des manifestations spontanées à Mango, auxquelles les forces de sécurité ont réagi avec violence en utilisant du gaz lacrymogène et des matraques. Selon des sources médicales, 13 civils et trois membres des forces de sécurité ont été blessés. Issa Issaka et Baba Awali ont été arrêtés le 1er avril à la suite des manifestations, bien qu’ils nient y avoir participé. Issa Issaka a été interpellé alors qu’il quittait la ville ; il a été frappé à coups de ceinturon et contraint à regarder en direction du soleil pendant 15 minutes avant d’être emmené à la gendarmerie de Mango. Baba Awali, quant à lui, se rendait à la mosquée et il a été roué de coups de matraque sur le chemin du poste de police. Ces deux hommes ont été inculpés de « troubles à l’ordre public », notamment pour avoir participé à un rassemblement sans accomplir les formalités requises.
En novembre 2015, les forces de sécurité ont tué sept personnes et en ont blessé au moins 117, dont des femmes enceintes et des enfants, lors de manifestations contre la création d’une réserve naturelle dans la région. Un homme a été tué le 26 novembre 2015 lors d’échauffourées violentes avec des manifestants après que les forces de sécurité ont ouvert le feu.
Lors des manifestations de novembre 2015, Ousmane Naba, Mama Kakarafou, Rabiou Souleymane, Ablaye Cheregneme et Alimiyaou Abdou ont été arrêtés et soumis à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements. Ils sont encore en détention. Alimiyaou Abdou a indiqué à Amnesty International qu’il n’avait pas participé aux manifestations. Les quatre autres militants, qui en étaient les instigateurs, n’ont toutefois pas prôné la violence. Ils ont été inculpés d’avoir participé à des rassemblements sans accomplir les formalités requises, commis des actes de violence à l’occasion de ces rassemblements et endommagé des biens publics et privés. Ils ont subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements – ils ont notamment reçu des coups de ceinturon, de matraque et de crosse, et ont eu les mains menottées dans le dos pendant plus de 10 heures – au moment de leur arrestation et de leur transfert vers différents centres de détention. En outre, il leur a été demandé de signer des déclarations qu’ils ne comprenaient pas.
Lorsque des représentants d’Amnesty International leur ont rendu visite en décembre 2015, Alimiyaou Abdou présentait encore des plaies ouvertes au dos, aux jambes et aux bras qui témoignaient des actes de torture et des autres mauvais traitements dont il avait été victime.
Noms : Adamou Moussa, Zékeria Namoro, Issa Issaka, Baba Awali, Ousmane Naba, Mama Kakarafou, Rabiou Souleymane, Ablaye Cheregneme et Alimiyaou Abdou
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