Les militants soudanais Elgassim Mohamed Seed Ahmed et Elwaleed Imam Hassan Taha risquent d’être expulsés à tout moment vers le Soudan, où ils pourraient subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Ils sont détenus en Arabie saoudite sans inculpation ni jugement depuis le 21 décembre 2016. Ce sont des prisonniers d’opinion.
Selon les informations recueillies par Amnesty International, Elgassim Mohamed Seed Ahmed et Elwaleed Imam Hassan Taha ont été convoqués le 5 juin pour un interrogatoire par la direction de la prison d’Al Hair, à Riyadh, la capitale saoudienne, où ils sont détenus depuis le 21 décembre 2016. Placés dans deux pièces différentes, menottés et les yeux bandés, ils ont été sommés de répondre à plusieurs questions : Qui est le parrain qui leur a permis, à leur famille et à eux, d’obtenir une autorisation de résidence en Arabie saoudite ? Ont-ils ou avaient-ils des dettes ? Sont-ils propriétaires d’un bien immobilier dans le pays ? Il leur a également été demandé de désigner un mandataire parmi les membres de leur famille présents en Arabie saoudite, qui serait chargé de gérer leurs biens immobiliers sur le territoire. Le 7 juin, des agents envoyés, semble-t-il, par le ministère de l’Intérieur auraient récupéré les passeports des deux militants sur leur lieu de travail. Ces hommes n’ont pas de représentant juridique.
Le dernier interrogatoire auquel ils ont été soumis remonte à mars 2017. La direction de la prison les avait alors informés qu’ils étaient détenus et interrogés à la demande des autorités soudanaises. La Direction générale des enquêtes (GDI ou Al Mabahith) leur a indiqué qu’ils allaient désormais être jugés, à l’issue de quoi ils pourraient être condamnés à une peine d’emprisonnement ou expulsés vers le Soudan. Au vu du contenu du récent interrogatoire et des mauvais traitements que les deux militants ont subis, ainsi que de la confiscation de leurs passeports, il est à craindre que les autorités ne s’apprêtent à les renvoyer dans leur pays d’origine, où ils risqueraient d’être encore victimes de détention arbitraire, de torture et d’autres formes de mauvais traitements.
Elgassim Seed Ahmed et Elwaleed Imam sont détenus sans inculpation à la prison d’Al Hair depuis leur arrestation, le 21 décembre 2016. Ils ont été interrogés environ huit fois, principalement au sujet de leurs activités militantes sur les réseaux sociaux en lien avec le soutien qu’ils ont témoigné sur Facebook au mouvement soudanais de désobéissance civile en décembre 2016.