Mata Younis Ali Hussein, enseignant religieux souffrant de déficience visuelle, a été transféré de la prison de Kober à un centre de détention dirigé par les services du procureur de la Sûreté de l’État chargés des crimes contre l’État. Il a été arrêté par le Service national de la sûreté et du renseignement (NISS) le 1er avril et, depuis lors, il n’a pas été autorisé à recevoir de visite de sa famille ni d’un avocat. Fervent détracteur de la politique gouvernementale au Darfour, il risque d’être victime de torture et d’autres formes de mauvais traitements en détention.
Amnesty International a reçu des informations indiquant que Matar Younis Ali Hussein avait été transféré fin mai de la prison de Kober à un centre de détention dirigé par les services du procureur de la Sûreté de l’État chargés des crimes contre l’État.
Âgé de 48 ans, Matar Younis Ali Hussein est enseignant à la mosquée de Zalingei. Ce père de huit enfants souffre de déficience visuelle. Il a été arrêté le 1er avril dans la ville de Zalingei (Darfour central) et emmené quelques jours plus tard à Kartoum, où il était détenu jusqu’à son transfert. Depuis lors, il n’a pas été autorisé à recevoir la visite de ses proches, ni celle d’un avocat. Il n’a été inculpé d’aucune infraction.
Fervent détracteur de la politique gouvernementale au Darfour, il a appelé à protéger les personnes déplacées. En février 2018, il a critiqué le recrutement de 4 000 personnes et la distribution d’armes et de véhicules par l’État. Il considère que la mobilisation et l’attribution d’armes à feu sont en contradiction avec l’objectif pacifiste affiché par les autorités. En outre, il qualifie de factice le processus de paix au Darfour.