Muftah Al Amin Al Biju (le cheikh Al Biju), âgé de 79 ans, était soumis à une disparition forcée depuis son arrestation arbitraire à son domicile de Benghazi le 4 février 2024 par des hommes armés membres d’un groupe allié aux Forces armées arabes libyennes (FAAL). Sa détention s’inscrivait dans le cadre d’une vaste campagne de répression visant les soufis qui n’adhèrent pas à l’idéologie salafiste Madkhali, à laquelle souscrivent de nombreux groupes armés puissants alliés aux FAAL.
Après plus d’une année de disparition forcée, le cheikh Al Biju a été libéré dans l’est de la Libye le 28 mars 2025. Amnesty International salue sa libération, mais estime qu’elle ne répare pas le préjudice causé, notamment au vu de son âge et de sa santé fragile.
Selon une source bien renseignée, le cheikh Al Biju était détenu dans la prison de Gernada, près de la ville d’Al Bayda, dans l’est du pays, connue pour des violations endémiques contre les prisonniers. Un mois avant sa libération, Amnesty International a appris qu’il avait été transféré au centre pénitentiaire d’al Kweifiyah, situé à Benghazi.
Des sympathisant·e·s du monde entier ont fait campagne en faveur du cheikh Al Biju en adressant des lettres aux autorités libyennes.
Amnesty International continuera de faire campagne en faveur de la libération des personnes détenues arbitrairement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux, notamment leur liberté de religion. L’organisation continue également d’appeler les FAAL à autoriser des observateurs indépendants à accéder librement et sans préavis à la prison de Gernada et aux autres prisons et centres de détention qu’elles contrôlent dans l’est et le sud de la Libye.