La Cour suprême a rejeté le dernier appel interjeté par Mir Quasem Ali et confirmé sa condamnation à mort. En dernier recours, cet homme peut solliciter une grâce présidentielle.
Mir Quasem Ali, principal soutien financier du parti d’opposition du Bangladesh Jamaat e Islami (« Parti islamique »), a été déclaré coupable et condamné à mort par le Tribunal pour les crimes de droit international en novembre 2014. Cette juridiction a été instaurée en 2010 par le gouvernement pour enquêter sur les affaires de violations des droits humains de grande ampleur commises durant la guerre d’indépendance du Bangladesh, en 1971. Mir Quasem Ali a été condamné à la peine capitale pour enlèvement, actes de torture et meurtre et à 72 ans de prison au total pour huit autres chefs.
Il a interjeté appel mais, le 8 mars 2016, la Cour suprême a confirmé sa condamnation à mort. Il a ensuite saisi la Cour suprême pour lui demander de revoir sa décision et, le 30 août, celle-ci a rejeté son dernier appel. Il a désormais épuisé toutes ses voies de recours, qui sont moins nombreuses dans les cas traités par le Tribunal pour les crimes de droit international que dans les affaires de droit commun. En effet, les condamnations à mort prononcées par le Tribunal pour les crimes de droit international sont susceptibles d’un unique recours devant la Division d’appel. Mir Quasem Ali risque d’être exécuté sous peu, à moins d’obtenir une grâce présidentielle. Le 1er septembre, les autorités lui auraient accordé un délai de sept jours pour solliciter la grâce.
De nombreuses organisations fiables, dont Amnesty International et les Nations unies, ont exprimé de vives inquiétudes quant à l’équité des procès devant le Tribunal pour les crimes de droit international. Rien n’a pourtant été fait. Le 23 août, un groupe d’experts des Nations unies ont exhorté l’État bangladais à annuler la condamnation à mort de Mir Quasem Ali et à le faire rejuger, en précisant que la procédure était « entachée » d’« irrégularités ». En outre, Mir Ahmed Bin Quasem, fils de Mir Quasem Ali et membre de l’équipe assurant sa défense, a été arrêté sans mandat le 9 août par des hommes en civil. Il est détenu au secret depuis lors et n’a pas été inculpé d’une quelconque infraction.