José Daniel Ferrer García est un militant et le dirigeant d’un groupe non officiel d’opposition politique, l’« Union patriotique de Cuba ». Il a été arrêté le 11 juillet 2021, dans le contexte de manifestations se déroulant à travers tout le pays, et est incarcéré depuis lors.
Le 11 juillet, José Daniel avait essayé d’assister aux manifestations à Santiago de Cuba avec son fils. Il a quitté son domicile et est passé devant les membres des forces de sécurité de l’État qui le soumettaient à une surveillance constante, mais d’autres responsables de l’application des lois l’ont intercepté quelques mètres plus loin.
José Daniel Ferrer García et son fils ont été arrêtés ensemble. Dans un premier temps, il n’y avait aucune trace officielle du lieu où se trouvait José Daniel et les autorités n’ont pas permis à sa famille de le voir ni de communiquer avec lui. Amnesty International estime que dissimuler le lieu où il est détenu s’apparente à une disparition forcée au titre de l’article 2 de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, à laquelle Cuba est partie.
José Daniel Ferrer García a été inculpé de « désordre public » pour avoir tenté de se joindre aux manifestations. Un an après son arrestation, cependant, il n’a toujours pas été jugé et se trouve toujours derrière les barreaux. En 2020, à l’issue d’un autre procès entaché d’irrégularités, José Daniel a été condamné à quatre ans et demi d’assignation à résidence. Selon des documents consultés par Amnesty International, en raison des nouvelles accusations de « désordre public » portées contre lui, une juridiction provinciale de Santiago a révoqué son assignation à domicile en août 2021, l’obligeant à purger cette précédente peine en prison.
Le 4 juin 2022, une juridiction provinciale de Santiago a rejeté une requête en habeas corpus soumise par sa famille. L’habeas corpus est une procédure permettant la comparution immédiate d’un détenu devant une autorité judiciaire, afin de contester la légalité de la détention, et de permettre ainsi une éventuelle remise en liberté.
Le 7 juillet 2022, le Comité des disparitions forcées des Nations unies a informé l’ONG Prisoners Defenders qu’il avait écrit au gouvernement cubain afin de lui demander de fournir à la famille et aux avocats de José Daniel Ferrer García des informations sur ce qui lui est arrivé et le lieu où il se trouve, et de transmettre au Comité des informations détaillées sur sa capacité actuelle à communiquer avec le monde extérieur.
Avant son arrestation le 11 juillet, José Daniel Ferrer García était victime de menaces et d’actes de harcèlement constants. José Daniel Ferrer García signale depuis longtemps souffrir de problèmes de santé liés à de précédentes périodes de détention prolongées, comme, entre autres choses, de graves problèmes gastriques et des maux de tête chroniques.