Ilmi Oumerov, militant tatar de Crimée de premier plan, a été condamné le 27 septembre 2017 à deux ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire parce qu’il avait critiqué l’occupation russe de la Crimée. Le tribunal lui a également imposé une interdiction d’exercer des activités publiques pendant deux ans. La peine prononcée contre Ilmi Oumerov doit être immédiatement annulée et les charges retenues contre lui doivent être abandonnées.
Le 27 septembre, Ilmi Oumerov, opposant de renom à l’occupation russe et vice-président du Mejlis des Tatars de Crimée (instance arbitrairement interdite par les autorités russes), a été déclaré coupable d’avoir « appelé publiquement à violer l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie » (article 280.1 du Code pénal russe) par un tribunal de facto siégeant à Simferopol. Bien que le parquet ait requis une peine avec sursis, il a été condamné à deux ans d’emprisonnement dans une colonie pénitentiaire et à une interdiction d’exercer des activités publiques pendant deux ans. Dans sa déclaration finale devant le tribunal, Ilmi Oumerov a souligné que les accusations portées contre lui visaient uniquement à « punir ceux qui s’opposent à l’annexion » de la péninsule de Crimée par la Fédération de Russie en 2014. Ses avocats font appel de sa condamnation. Il reste en liberté dans l’attente de l’audience d’appel, dont la date n’a pas encore été fixée. Si l’appel est rejeté, Ilmi Oumerov sera incarcéré dans un complexe pénitentiaire russe et deviendra un prisonnier d’opinion.
Les avocats et la famille d’Ilmi Oumerov craignent que ce militant âgé de 60 ans ne bénéficie pas, au sein du système pénitentiaire russe, du traitement qu’il doit suivre pour sa maladie de Parkinson, son diabète et ses troubles cardiaques.
Ilmi Oumerov a été condamné en raison d’une interview télévisée qu’il a donnée en mars 2016, dans laquelle il a affirmait que la Russie devait être « contrainte à quitter la Crimée, Donetsk et Louhansk ». Situées dans l’est de l’Ukraine, Donetsk et Louhansk sont des villes contrôlées par des groupes armés soutenus par la Russie. La condamnation d’Ilmi Oumerov est un énième épisode des persécutions auxquelles le soumettent depuis longtemps les autorités de facto.
L’emprisonnement d’Ilmi Oumerov s’inscrit dans le contexte d’une série de procès motivés par des considérations politiques, d’arrestations arbitraires et d’actes d’intimidation visant des opposants à l’occupation russe de la Crimée, qui constituent autant de violations flagrantes des droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association.