Écrire Une dirigeante indigène menacée par des hommes armés

Amada Martínez, défenseure des droits humains de la communauté indigène "Tekoha Sauce" du peuple Avá Guaraní (sud-est du Paraguay), a été menacée le 8 août par trois hommes armés dont l’uniforme portait le logo de la centrale hydroélectrique Itaipú Binational (Paraguay-Brésil), en présence de trois enfants, de sa sœur et d’un chauffeur de taxi.

Le 8 août, alors qu’ils quittaient leur communauté, la défenseure des droits humains Amada Martínez, son fils âgé de sept ans, ses neveux âgés d’un an et de huit ans, sa sœur et un chauffeur de taxi ont été suivis puis interceptés par une camionnette, dans laquelle se trouvaient cinq hommes et qui portait le logo de la centrale hydroélectrique Itaipú Binational, dans la ville de Minga Pora (département du Alto Parana, sud-est du Paraguay). Selon les informations communiquées à Amnesty International par Amada Martínez, trois hommes armés de fusils de chasse et d’un revolver sont descendus de la camionnette ; ils étaient cagoulés et vêtus d’uniformes de gardes forestiers portant le logo de la centrale hydroélectrique Itaipú Binational. L’un d’eux a pointé un fusil vers le visage d’Amada Martínez tandis qu’un autre la menaçait, disant qu’ils la trouveraient seule un jour sur la route et qu’elle était une « grande gueule ». Les hommes sont ensuite remontés dans le véhicule et sont partis.
Amada Martínez a déposé une plainte auprès de la police de Guarapuava, qui devrait faire remonter la plainte auprès du parquet et du juge de paix. Amada Martínez a dit à Amnesty International que son fils, ses neveux et sa sœur étaient terrorisés depuis qu’ils avaient assisté à cette scène.

Le 3 août, une réunion de travail a eu lieu entre des représentants de la communauté tekoha sauce et le vice-président du Paraguay. Ils ont évoqué la situation des membres de cette communauté au regard de leurs droits fondamentaux, notamment leurs droits territoriaux et les conséquences qu’a eues leur déplacement de leur territoire en raison de la construction de la centrale hydroélectrique Itaipú Binational. Le 2 août, Amada Martínez a saisi le Rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme au sujet de la situation des défenseurs des droits fondamentaux de la communauté tekoha sauce. Amada Martínez pense que les menaces dont elle a fait l’objet sont liées à ses activités de défense des droits fondamentaux des peuples indigènes.

Au cours des années 1970, au moins 36 communautés de la population indigène avá guaraní ont été déplacées de force de leur territoire ancestral en raison de la construction de la centrale hydroélectrique Itaipú Binational, à la frontière entre le Paraguay et le Brésil.

La communauté tekoha sauce du peuple avá guaraní revendique un droit d’accès à un territoire ancestral non inondé par le barrage hydroélectrique. Des membres de cette communauté ont fait l’objet de diverses procédures judiciaires relatives au litige foncier. La communauté tekoha sauce a été déplacée de son territoire pendant plusieurs années et a été accueillie par la communauté indigène arroyo guazú.

Amnesty International a connaissance d’au moins deux procédures judiciaires, une au pénal et une au civil, contre des membres de la communauté dans le contexte du litige foncier.

La communauté a intenté une action contre la décision judiciaire attribuant les droits de propriété sur leur territoire à un homme d’affaires local, qui a abouti à l’ordonnance d’expulsion. À l’heure actuelle, cette communauté indigène vit dans la réserve Limoy de Itaipú, où sa survie est menacée, notamment parce qu’elle ne peut ni chasser ni pêcher en raison des restrictions imposées dans la réserve.

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