Écrire La disparition d’un journaliste doit faire l’objet d’une enquête

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous et envoyez-le par email au Procureur général de la République, Américo Julião Letela : denuncias@pgr.gov.mz et mettez en copie l’adresse de l’ambassade du Mozambique à Bruxelles : secretariat@embassyofmozambique.be
et info@embassyofmozambique.be

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne aux destinataires. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Le journaliste et homme politique mozambicain Arlindo Chissale, 46 ans, n’a pas été vu depuis le 7 janvier.

Des témoins qui ont parlé avec la famille d’Arlindo Chissale ont révélé que le 7 janvier, ils l’ont vu être extrait d’un minibus et frappé puis emmené par des membres présumés des forces de défense et de sécurité.

Le 16 janvier, sa famille a déposé une plainte au poste de police n° 2 de Pemba, dans la province de Cabo Delgado, mais les autorités n’ont à ce jour toujours pas annoncé publiquement qu’une enquête avait été ouverte ou était en cours, malgré les informations et témoignages fournis par sa famille.

Il ne s’agit pas du premier cas de disparition d’un journaliste dans la province de Cabo Delgado.

Les autorités mozambicaines doivent de toute urgence retrouver Arlindo Chissale, enquêter sur les circonstances de sa disparition forcée, et révéler le sort qui lui a été réservé et le lieu où il se trouve.

Arlindo Chissale est marié et père de cinq enfants. Il est journaliste et rédacteur en chef de Pinnacle News, un média en ligne qui couvre également le conflit en cours dans la province de Cabo Delgado. Par ailleurs, il soutient activement le candidat de l’opposition Venâncio Mondlane, ancien candidat indépendant à l’élection présidentielle du 9 octobre 2024 au Mozambique.

Arlindo Chissale a également écrit au sujet des élections et des allégations généralisées d’irrégularités qui ont déclenché des manifestations dans tout le pays ; lors de ces mouvements de protestation, selon des organisations de la société civile qui surveillent la crise, plus de 300 personnes ont été tuées, un grand nombre de ces décès étant attribués aux forces de sécurité. Sa disparition forcée intervient alors que le parti d’opposition Podemos a dénoncé la disparition forcée, l’enlèvement, la détention ou le meurtre de plus de 100 de ses membres depuis le début des manifestations, en octobre 2024.

Arlindo Chissale n’est pas le premier journaliste à disparaître dans la province de Cabo Delgado. En avril 2020, un autre journaliste, Ibrahimo Mbaruco, a été soumis à une disparition forcée dans le district de Palma ; il aurait été enlevé par des militaires. À ce jour, on ne sait toujours pas ce qu’il est advenu de lui ni où il se trouve, et le parquet a classé l’affaire sans qu’elle ait été résolue.

Ce n’est pas la première fois qu’Arlindo Chissale est pris pour cible par les autorités. Le 29 août 2022, il a été arrêté et détenu au secret par la police pendant trois jours. Selon sa famille, il s’est ensuite vu accorder une libération provisoire et soumis à la mesure dite Terme d’identité et de résidence (TIR).

J'agis

PASSEZ À L’ACTION : ENVOYEZ UN APPEL EN UTILISANT VOS PROPRES MOTS OU EN VOUS INSPIRANT DU MODÈLE DE LETTRE CI-DESSOUS

Monsieur le Procureur général,

Je vous écris pour vous faire part de mon inquiétude concernant la disparition forcée du journaliste et homme politique Arlindo Chissale (46 ans) et le fait que les autorités n’ont rendu publique aucune information concernant l’ouverture ou l’avancement d’une enquête sur son cas ou ce qu’il est advenu de lui et le lieu où il se trouve.

Le 7 janvier, Arlindo Chissale a quitté son domicile de Pemba, dans la province de Cabo Delgado, pour se rendre à Nacala, dans la province de Nampula. Selon sa famille, sa femme a été la dernière à communiquer avec lui, vers 17 heures, alors qu’il se trouvait dans le village de Silva Macua. Vers 17 h 30, des témoins ont vu Arlindo Chissale être extrait du minibus dans lequel il se trouvait et emmené par un groupe d’hommes, dont trois étaient vêtus d’un uniforme militaire. Des témoins ont alors dit à sa famille l’avoir vu être frappé et poussé dans un autre véhicule, une voiture blanche sans plaque d’immatriculation. Arlindo Chissale n’a pas été revu depuis.

Le 16 janvier, sa famille a déposé une plainte auprès des autorités au poste n° 2 de la police de la République du Mozambique (PRM) à Pemba, dans la province de Cabo Delgado. Le 29 janvier, l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA Mozambique), a demandé aux ministères de la Défense et de l’Intérieur de donner de toute urgence des éclaircissements sur l’implication présumée d’agents des forces de défense et de sécurité (membres de la PRM et de l’armée) dans la disparition forcée d’Arlindo Chissale.

Le 8 février, la famille de cet homme a signalé que son téléphone avait été allumé. Lorsque la famille a appelé, l’appel a abouti, mais personne n’a répondu. Le lendemain, le 9 février, le téléphone a été éteint. Le 10 février, la porte-parole de la PRM de la province de Cabo Delgado a indiqué que le cas d’Arlindo Chissale avait été transmis au ministère public et au service des enquêtes criminelles (le SERNIC). Cependant, le porte-parole du SERNIC dans la province de Cabo Delgado a révélé par la suite qu’il n’avait reçu aucun courrier concernant le cas d’Arlindo Chissale.

Je vous demande de veiller à ce que la disparition forcée d’Arlindo Chissale fasse l’objet d’une enquête approfondie, indépendante, impartiale, transparente et efficace dans les meilleurs délais, et à ce que le sort qui lui a été réservé et le lieu où il se trouve soient révélés. Toute personne soupçonnée d’en être responsable doit être traduite en justice dans le cadre d’un procès équitable. Les autorités doivent suivre toutes les pistes existantes pour établir publiquement où se trouve Arlindo Chissale, et comment et pourquoi il a été soumis à une disparition forcée.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Procureur général, l’expression de ma haute considération.

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