Juan Requesens a été placé en détention arbitraire le 7 août 2018, après avoir fait une déclaration vigoureuse en tant que représentant de l’Assemblée nationale contre le gouvernement de Nicolás Maduro. Il a été interpellé à son domicile sans mandat d’arrêt, tard dans la soirée, avec sa sœur Rafaela Requesens, libérée quelques heures plus tard. La procédure visant à lever son immunité parlementaire s’est avérée prématurée, arbitraire et illégale.
Le gouvernement de Nicolás Maduro a diffusé une vidéo dans laquelle Juan Requesens aurait reconnu sa participation à certains faits qui seraient liés à une attaque de drone contre Nicolás Maduro, le 5 août 2018. Cette vidéo a été enregistrée lorsque Juan Requesens était détenu au secret et isolé. Selon son avocat, il ne se souvient pas de l’avoir enregistrée et, du fait de son apparence sur les images vidéo, sa famille soupçonne qu’il était sous l’effet d’une drogue quelconque qui l’aurait poussé à faire ces déclarations et ces soi-disant « aveux ».
Cette vidéo ne figure pas au dossier judiciaire. Cependant, il est traité comme si ces « aveux » étaient réels et comme si le discours délivré le jour de son arrestation pouvait avoir incité d’autres personnes à commettre des infractions. Son audience préliminaire a été reportée à quatre reprises et les investigations de l’accusation ont duré huit mois, alors que son avocat n’a eu que quelques minutes pour présenter ses arguments.
Les arrestations arbitraires motivées par des considérations politiques font partie intégrante de la politique de répression mise en œuvre par Nicolás Maduro depuis son accession à la présidence. Les ONG locales ont recensé plus de 15 000 détentions arbitraires au cours des dernières années. Les conditions de détention sont souvent inhumaines et ces affaires sont souvent émaillées d’allégations d’actes de torture infligés en vue d’extorquer des « aveux ».